Stade français-Racing 92, un derby au sommet

Stade français-Racing 92, un derby au sommet

Le Stade français, leader, et le Racing 92, 3e, s’affrontent, samedi (15h00), pour le compte de la 7e journée du Top 14, dans un derby centenaire où la passion est exacerbée depuis 2009 et le retour des deux clubs au plus haut niveau.

« Quand tu aimes le Racing, le match contre le Stade français, c’est un truc à part », a rappelé Juan Imhoff en conférence de presse.

Arrivé dans le club des Hauts-de-Seine en 2011, l’ailier argentin partage son attachement pour cette rencontre avec le capitaine parisien Paul Gabrillagues.

« C’est toujours un match très excitant pour tout le monde », a assuré en écho le deuxième ligne, arrivé au club en 2014 et qui s’attache à transmettre l’importance de ce choc au sommet auprès de ses nouveaux coéquipiers.

Formé au Racing 92, Boris Palu se rappelle lui de l’importance de ce choc lorsqu’il était dans les équipes de jeunes: « Si les pros perdaient, ça nous mettait un coup ».

Si le troisième ligne garde un excellent souvenir de la saison 2021-2022, où le Racing 92 à réalisé un carton plein face au voisin (4/4), c’est la défaite à domicile la saison dernière, le 24 décembre, qui a marqué Imhoff: « On a perdu 48-10 et j’ai passé un des pires Noëls de ma vie. »

– Un derby oublié –

La première rencontre entre les deux clubs remonte à 1891. Aujourd’hui, les deux voisins se retrouvent chaque saison, à Paris La Défense Arena et à Jean-Bouin, deux enceintes distantes d’une petite dizaine de kilomètres.

Malgré une décennie entre le Racing 92 (1994-1997 et 2007-2008) et le Stade français (1997-2004), Thomas Lombard n’a disputé qu’un seul derby: le 26 octobre 1996, pour ce qui était la première entre Parisiens et Racingmen depuis 1951.

« C’était un peu le +revival+ d’une histoire lointaine mais, à ce moment-là, ça ne parlait pas à grand monde », se remémore auprès de l’AFP l’ancien trois-quarts, aujourd’hui directeur général des Soldats roses.

Au-delà de la récurrence de leurs affrontements, la rivalité actuelle est aussi le fruit des moyens dont disposent les deux clubs et de l’effervescence médiatique autour du rugby, sans occulter l’épisode de la fusion avortée des deux clubs en 2017 qui avait suscité l’indignation des supporters des deux camps.

« C’est plus les dirigeants qui font monter la sauce que les joueurs eux-mêmes. Mais il y a quand même une rivalité de prestige et de suprématie », souligne Denis Charvet, ancien centre international (23 sélections entre 1986 et 1991) passé par les deux clubs.

« Le club de Paris, c’est le Stade français », abonde Lombard. « Il y a clairement une suprématie régionale à aller chercher. »

– Invaincu depuis 2017 –

Sur les dernières années, la balance penche clairement en faveur des Ciel et Blanc. Vainqueur en barrage en fin de saison dernière à Paris (33-20), le Racing 92 l’a emporté sur son rival lors de ses sept derniers déplacements à Jean-Bouin.

« On n’a pas gagné (à domicile) depuis 2017 donc, l’objectif N.1, c’est de remporter ce derby », a encore lancé Lombard.

Et si les deux clubs sont sur le podium après six journées, cela ne change rien pour l’ancien centre et ailier: « Quand vous jouez un derby, il n’est même pas question de classement: un derby, ça doit se gagner. Point final. Que vous soyez premier ou dernier ».

Mais la clé sera de garder la maîtrise malgré l’enjeu, prévient l’entraineur du Racing 92 Stuart Lancaster.

« Quand on joue ces gros derbies, les émotions peuvent parfois prendre le dessus donc il faudra s’assurer que tout le monde reste calme », a expliqué celui qui a multiplié les combats avec le Munster en sept saisons passées sur le banc du Leinster.

Fraîchement arrivé sur le banc du Racing 92, Lancaster vivra son premier derby dans un stade Jean-Bouin qui devrait afficher complet. « Ce qui n’était pas forcément d’actualité quelques saisons en arrière », a rappelé Thomas Lombard. Encore un signe de la montée en puissance du derby francilien.

© 2023 AFP

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