Le Stade toulousain, intraitable jusque-là, disputera dimanche face à l’équipe anglaise des Harlequins sa sixième demi-finale consécutive de Champions Cup. Il n’a remporté qu’une seule des cinq précédentes, une anomalie à corriger devant son public du Stadium.
Le tout premier vainqueur de l’histoire de la Coupe d’Europe de rugby entretient une relation à part avec la compétition, dont il détient seul le record du nombre de titres (1996, 2003, 2005, 2010 et 2021).
Sa nouvelle génération dorée, incarnée par la charnière de l’équipe de France Antoine Dupont-Romain Ntamack, en atteint invariablement le dernier carré depuis 2019, signe d’une régularité unique au plus haut niveau.
Mais le manager toulousain Ugo Mola en attend davantage: « A part faire plaisir au coach, qui se dit qu’il a fait du bon boulot, ça ne sert à rien de cocher les six demi-finales ».
« Ce qui sert, ce sont les titres à la fin », tranche-t-il. « Sur cinq demi-finales, on n’a eu qu’un titre au bout (2021). Ce n’est pas le meilleur des ratios. A nous de trouver les clés pour passer un tour de plus ».
– Des Anglais revanchards –
Marqués par leurs deux lourdes défaites contre le Leinster (40-17 en 2022 et 41-22 en 2023) à Dublin sur l’avant-dernière marche, les Toulousains souhaitaient cette saison bénéficier le plus loin possible de l’avantage du terrain en phase finale.
Un premier objectif atteint grâce à une copie sans-faute en poule, avec quatre victoires bonifiées et autant de belles prestations collectives.
Leur belle maîtrise en huitième contre le Racing 92 (31-7) et leur deuxième mi-temps de folie en quart face à Exeter (64-26) en font les grands favoris de leur nouvelle demi-finale, dimanche (16h00), à domicile.
D’autant que les quintuples champions d’Europe avaient largement dominé les Harlequins (47-19) mi-décembre sur leur pelouse du Stoop.
« Le score nous avait été très favorable, mais il ne reflète pas véritablement le niveau de cette équipe, qui a des individualités assez incroyables. Elle a récupéré des joueurs depuis et va être très revancharde », tempère auprès de l’AFP le troisième ligne toulousain Alexandre Roumat.
Cinquièmes du championnat anglais, à deux points de la deuxième place, les Londoniens, conduits par l’ouvreur international anglais Marcus Smith, aussi talentueux qu’imprévisible, sont particulièrement portés sur l’attaque (5,3 essais en moyenne cette saison en Champions Cup).
C’est aussi le cas de Toulouse (6,7 essais), ce qui pourrait promettre du spectacle aux plus de 33.000 personnes attendues au Stadium, antre habituel des footballeurs du « Téfécé ».
– Ramos sur le banc –
« Il faut faire attention à ne pas tomber dans un hourra-rugby », prévient toutefois Dupont. « Les matches qui comptaient et qu’on a gagné, c’est d’abord parce qu’on avait une très bonne défense, qu’on était rudes, qu’on mettait de l’impact physique ».
Avec le colosse Emmanuel Meafou en deuxième ligne, les gros plaqueurs François Cros, Jack Willis ou Pita Ahki, les Rouge et Noir semblent mieux armés dans ce domaine que les Harlequins, tombeurs de Bordeaux-Bègles au tour précédent au terme d’un match fou (42-41).
Ils ne sont pas en reste derrière, où Mola a fait le choix fort de mettre sur le banc son arrière et buteur Thomas Ramos, titulaire indiscutable en équipe de France, au profit de l’Ecossais Blair Kinghorn.
Le record d’affluence dans le tournoi (82.208 spectateurs) pourrait être battu à l’occasion de la première demi-finale entre le Leinster et Northampton samedi (18h30) à Croke Park, temple des sports gaéliques.
Principale pourvoyeuse du XV du Trèfle, la province irlandaise, quatre fois championne d’Europe, a elle aussi la faveur des pronostics pour d’éventuelles retrouvailles avec Toulouse en finale à Londres, une marche plus haut que les deux dernières années.
© 2024 AFP
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