La finale du Top 14 entre Toulouse et Bordeaux-Bègles n’est pas qu’un « simple » derby de la Garonne délocalisé vendredi à Marseille: ce match, auquel participeront une armada d’internationaux et les fameux « Galactiques », fait figure de combat de David contre Goliath.
. Ogre et « Petit Poucet »
D’un côté du ring: l’ogre toulousain, tenant du titre et déjà pourvu de 22 Boucliers de Brennus dans sa vitrine, couronné une sixième fois en Champions Cup au printemps et qui rêve d’un nouveau doublé Europe/Championnat déjà réalisé en 1996 et 2021 car, comme le dit son ouvreur Romain Ntamack: « On n’est jamais blasés ».
De l’autre: Bordeaux-Bègles, le « Petit Poucet », ainsi que l’a qualifié son pilier Jefferson Poirot, fruit de l’union en 2006 entre le Stade bordelais et le CA Bègles-Bordeaux et dont c’est la première finale.
Comme le résume l’ancien deuxième ligne du Stade toulousain Fabien Pelous auprès de l’AFP, « c’est l’opposition entre l’euphorie d’une équipe qui va jouer sa première finale versus l’expérience ».
Alors oui, sur le papier, le club girondin est « l’outsider » de cette finale. Mais « sur un match, tout peut se passer », comme l’a affirmé jeudi le demi de mêlée Maxime Lucu, d’autant qu’un premier titre permettrait d’effacer l’énorme frustration subie lors de la saison 2019-2020, stoppée à cause du Covid alors que l’UBB de Christophe Urios survolait le championnat.
Qui plus est avec le retour in extremis de blessés de poids: l’ouvreur Matthieu Jalibert et le pilier Ben Tameifuna sont finalement bien titulaires.
. Lièvres contre tortue
Au menu également à Marseille: la meilleure attaque de la saison régulière, Toulouse (765 points), avec en guise de cerise sur le gâteau l’ailier girondin Damian Penaud, deuxième meilleur marqueur d’essais de la saison (14) et roi du « dézonage ».
Avec son armada d’internationaux, pilotée par l’amiral Antoine Dupont, le club entraîné depuis 2015 par Ugo Mola brille par son habileté à profiter du moindre ballon de contre-attaque, ses qualités sous les ballons hauts et sa science de la relance.
Face aux Rouge et Noir, les trois-quarts bordelais Louis Bielle-Biarrey, Nicolas Depoortere et Yoram Moefana ne sont certes pas en reste mais, en demi-finale face au Stade français, ils se sont fait voler la vedette par leur pack d’avants, plus anonymes, mais diablement efficaces sur les ballons portés.
Cette phase de jeu, héritage de la mythique « tortue » béglaise a ainsi permis au talonneur Maxime Lamothe d’inscrire un doublé.
Un succès apprécié dès la fin du match par son coach Yannick Bru qui, à l’heure de retrouver le Stade toulousain où il a disputé l’essentiel de sa carrière de joueur, sait plus que quiconque que l’UBB aura besoin vendredi de « rassembler (ses) forces ».
. « Pas faire de fautes »
Ce n’est a priori pas le genre de Mola de reprendre à son compte le célèbre speech d’un certain Bernard Laporte, ancien Béglais, répétant à ses joueurs de ne « pas faire de fautes », mais il le pourrait, tellement ses joueurs ont été pénalisés lors de la demi-finale contre La Rochelle.
Sur un total de 15 pénalités, la majorité l’ont été pour du jeu au sol, pour des rucks mal négociés: « On a été très très nuls (…) c’est un gros gros gros point noir », a insisté Mola après le match.
Un secteur qu’il va falloir absolument améliorer car on sait que les arbitres y sont très sensibles. Autant que sur les plaquages dangereux ou les mouvements d’humeur, qui ont valu deux cartons rouges aux Rochelais, changeant le cours de leur demi-finale.
Compte tenu de l’enjeu, la discipline en général sera l’une des clefs du match arbitré par Ludovic Cayre, comme le précise encore Pelous à l’AFP: « franchement, je pense que le Stade toulousain n’a pas de rival, même si certains éléments peuvent venir troubler les choses, notamment l’arbitrage ».
Serge Simon, pour sa part, espère juste « une très très belle finale », a-t-il confié à l’AFP, « avec plein de jeu et de magnifiques choses ».
© 2024 AFP
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