Saint-Sébastien (Espagne), 11 juin 2023 (AFP) – C’était attendu: la finale du Top 14 mettra aux prises samedi au Stade de France les deux meilleures équipes, et de loin, de la phase régulière, Toulouse et La Rochelle, actuels « épouvantails » du rugby français.
Le match a été lancé avant même le coup d’envoi de la première demi-finale vendredi à Saint-Sébastien au pays Basque, par le biais d’une petite phrase de Ronan O’Gara en conférence de presse.
Interrogé sur une déclaration flatteuse la veille de son homologue toulousain Ugo Mola, qui avait fait de son équipe le nouvel « épouvantail » du championnat, le manager irlandais des Maritimes a sèchement répondu:
« L’avis d’Ugo Mola sur le Stade rochelais n’était pas intéressant dans le passé, n’est pas intéressant dans le présent et ne sera pas intéressant à l’avenir ».
L’entraîneur du Stade toulousain visait-il, à travers ses louanges, à rejeter la pression sur son probable adversaire en finale ou est-il sincèrement admiratif du niveau atteint par son rival, vainqueur le mois dernier de sa deuxième Champions Cup consécutive ?
Le doute est permis tant il avait salué l’an dernier le premier sacre continental des Rochelais dans des termes tout aussi élogieux: « Le boulot qui est fait, l’effectif, celui qui va arriver l’an prochain, la structure du club depuis des années… Tout est cohérent, censé, pesé, mesuré. Je leur souhaite de durer ».
L’ouvreur du club à la Caravelle, Antoine Hastoy, penche pourtant pour un coup de bluff. « Les Toulousains veulent nous faire passer pour les grands favoris, ils aiment bien ça. Mais on ne va pas rentrer dans ce jeu-là », a-t-il dit après la victoire contre Bordeaux-Bègles (24-13) dans le dernier carré.
– Question de suprématie –
Une chose est sûre: la rivalité sportive entre Toulouse et La Rochelle, lauréats à eux deux des trois dernières Champions Cup, ne fait que croître et la finale de samedi, au-delà de la conquête du Bouclier de Brennus, sera aussi une question de suprématie.
Juste après la démonstration de force des siens contre le Racing 92 (41-14) vendredi soir en demi-finale, le deuxième ou troisième ligne toulousain Thibaud Flament ne cachait d’ailleurs pas sa préférence pour retrouver au Stade de France des Rochelais au discours de plus en plus décomplexé.
« Il y a le fait qu’ils soient champions d’Europe. Qu’on les joue régulièrement en phase phase finale aussi », a-t-il expliqué avec un petit sourire en coin. « C’est toujours assez tendu. Ce sont de belles rencontres, qu’on a envie de jouer ».
Le capitaine rochelais Grégory Alldritt salivait également à l’idée de se mesurer à la « montagne » toulousaine, plus beau palmarès du rugby français (21 titres) et européen (5), dont ce sera, avec sa génération dorée, la troisième finale du Top 14 sur les quatre dernières.
« On fait une grosse saison et Toulouse aussi », a jugé le troisième ligne international. « J’ai juste envie qu’il y ait un gros match, que les deux équipes prennent du plaisir, mais qu’on en prenne un petit peu plus qu’eux (rires) ».
« Toulouse a terminé premier de la saison régulière. Ils ont fait un énorme match contre le Racing », a-t-il poursuivi. « Et de notre côté, on a fait un gros parcours en Coupe d’Europe. Difficile de dire qui est favori, qui est outsider… »
Ugo Mola a peut-être un avis sur le sujet.
© 2022 AFP
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