Tournoi des six nations: faut-il s’inquiéter pour les Bleus?

Yoram Moefana XV DE FRANCE

Dublin, 12 fév 2023 (AFP) – Victoire poussive en Italie, défaite nette en Irlande: après deux journées du Tournoi des six nations, si le XV de France peut d’ores et déjà dire adieu à un second Grand Chelem d’affilée, doit-il pour autant s’inquiéter ?

En termes de bilan comptable, on ne peut pas dire que l’escarcelle des Bleus pèse bien lourd: cinq points, grâce au succès bonifié, à Rome (29-24) mais zéro à Dublin (32-19), pas même celui du bonus défensif.

A l’heure de retrouver dimanche leurs familles après trois semaines de séparation et pour une coupure d’une semaine bienvenue, les visages fermés des joueurs samedi soir à l’Aviva Stadium en disaient long sur leur déception. Et sur les forces abandonnées, tellement le combat physique imposé par les Irlandais a laissé des traces.

– Intensité –

« On est arrivé à la mi-temps bien fatigués. C’était intense », a reconnu après la rencontre le troisième ligne Grégory Alldritt, moins percutant samedi qu’à son habitude. Même Antoine Dupont, capitaine courage, encore au four et au moulin samedi, est sorti « épuisé: il avait besoin de soin » a confié le sélectionneur Fabien Galthié.

Il faut dire qu’au niveau des points positifs à retenir de la défaite – la plus lourde de l’ère Galthié, celle avec le plus d’écart (13 points) face au XV du Trèfle depuis mars 1975 -, il y a paradoxalement la défense tricolore.

Les Bleus ont ainsi effectué 240 plaquages, dont 28 réussis pour le seul deuxième ligne Thibaud Flament, à l’engagement irréprochable. Défendant bec et ongles leur ligne face aux vagues vertes, ils ont tenu bon, souvent, à l’image de ce plaquage, digne d’un lutteur antique, de Dupont sur Mack Hansen en fin de première période.

Leur discipline, aussi, est revenue. Après les dix-huit pénalités concédées au Stadio olimpico, Galthié s’était montré confiant: « par expérience, lors de nos premiers rendez-vous d’une série de matches internationaux, on est toujours à 14/15 pénalités par match, puis lors des suivants on divise (ce chiffre) par deux ».

Non pas par magie donc, mais bien parce que c’était « prévu », les Bleus sont redescendus samedi à… 7 pénalités concédées, la première n’étant sifflée qu’à la 23e minute.

Il reste toutefois « des points d’amélioration », toujours selon Galthié.

– Trop de jeu –

Et en premier lieu, leurs choix stratégiques. A force de vouloir trop jouer, de conserver le ballon, les Français se sont cassés les dents samedi à l’Aviva stadium, même si on ne peut pas renier l’essai très « french flair » de Damian Penaud ou les échappées belles d’Ethan Dumortier.

« En raison de mauvaises décisions tactiques prises, on s’est trop exposé (…) on a laissé beaucoup d’énergie en première période, on a trop joué dans notre camp, on aurait dû jouer plus haut », a expliqué Galthié.

Pour Romain Ntamack, « on a essayé de jouer parce que les Irlandais nous mettaient beaucoup de pression sur notre jeu au pied et on a préféré, peut-être, garder le ballon au lieu d’envoyer au pied et de le faire mal ».

Trop de jeu tue le jeu, selon l’adage, et face aux Écossais dans 15 jours, il faudra éviter cet écueil en étant plus pragmatique. D’autant que les coéquipiers du fantasque Finn Russell, étincelant dimanche lors de la victoire bonifiée face au pays de Galles (35-7), arriveront en confiance au Stade de France.

« Le Tournoi n’est pas perdu, bien sûr que non », a insisté Alldritt. « Il reste trois matches, on va se battre jusqu’au bout pour essayer de rester dans la course à la victoire finale. »

© 2022 AFP

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