L’histoire ou la revanche? Vannes peut hisser pour la première fois la Bretagne dans l’élite du rugby français, à condition de briser samedi en finale de Pro D2 la dynamique de Grenoblois pas épargnés par les coups du sort.

Lorsqu’il a rejoint la deuxième division, en 2016, le club morbihannais faisait un peu figure d' »anomalie » dans le paysage rugbystique national, reconnaît auprès de l’AFP son président Olivier Cloarec.

« Tout le monde nous promettait l’enfer en nous expliquant qu’on n’allait pas y arriver, qu’on allait très vite redescendre », développe-t-il. « On a essayé de faire les choses le mieux possible pour rivaliser et exister dans ce championnat professionnel ».

Huit ans et trois demi-finales de Pro D2 (2019, 2021 et 2023) plus tard, le RCV de l’inamovible entraîneur Jean-Noël Spitzer, longtemps en tête du classement cette saison, ne fait plus rire personne et n’est qu’à 80 minutes d’une montée historique en Top 14.

L’adversaire des Bretons samedi (17h30) au stade Ernest-Wallon de Toulouse, le FC Grenoble, est un bastion plus traditionnel du championnat de France, qu’il a remporté en 1954.

Relégué en 2019 dans l’antichambre de l’élite, le club isérois est animé d’un double sentiment de revanche après sa défaite en finale face à Oyonnax (14-3) l’an passé, déjà à Toulouse, et les huit points retirés au total sur tapis vert, en trois temps, pour des irrégularités financières.

« Cette saison a été tellement intense émotionnellement qu’on sera tous ensemble quoi qu’il arrive », promet le trois-quarts centre grenoblois Romain Fusier. « On reste un groupe hyper soudé, avec des leaders qui nous tirent vers le haut. »

Porté notamment par son ouvreur international gallois Sam Davies, le FCG finit la saison en trombe, avec dix victoires sur ses onze derniers matches, dont la demi-finale arrachée le week-end dernier sur le terrain de Provence Rugby (23-22), premier de la phase régulière.

Grenoble a également battu Vannes à deux reprises cette saison, chez lui (15-12) et en Bretagne (17-10). De quoi en faire un favori en finale?

« On ne va pas manquer d’humilité maintenant, ça serait grave », répond l’entraîneur des avants Patrick Pézery. « C’est une belle aventure par rapport aux embûches qu’on a connues, d’où on vient… »

Le perdant aura une deuxième chance de décrocher un billet pour le Top 14 à l’occasion d’un barrage à domicile contre Montpellier le dimanche 16 juin.

© 2024 AFP

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