XV de France: 2005, la dernière à Twickenham

Londres, 10 mars 2023 (AFP) – La grande bataille de Twickenham. Depuis 1951, le XV de France ne s’est imposé qu’à onze reprises dans l’antre mythique du rugby anglais, la dernière dans le Tournoi des six nations en 2005 grâce à la botte de Dimitri Yachvili.

« Je me souviens très bien de ce match: j’étais remplaçant, Dimitri Yachvili avait mis tous les points, je me souviens de Jason Robinson en face… », rembobine Yannick Nyanga (46 sélections entre 2004 et 2015) dans un entretien à l’AFP.

A l’époque, le troisième ligne allait vivre sa quatrième cape. « C’était la deuxième journée du Tournoi, on avait gagné contre l’Ecosse (16-9) très difficilement, avec un coup de pied contré par Grégory Lamboley et c’est Damien Traille qui marque. Comme on avait eu du mal, pas beaucoup de gens pariaient sur nous en Angleterre. On fait un match correct en défense mais c’est surtout Dimitri qui fait un super match au pied », se remémore encore Nyanga, aujourd’hui âgé de 39 ans et vainqueur du XV de la Rose à six reprises en huit matches.

Les Bleus de 2005 sont alors tenants du titre mais le sélectionneur Bernard Laporte se lance dans un rajeunissement du groupe à deux ans de la Coupe du monde à domicile.

Contre les Anglais, champions du monde en titre mais privés de leur talisman Jonny Wilkinson, Nyanga était entré en jeu à la place de Sébastien Chabal, juste avant l’heure de jeu, au sein d’un effectif qui comptait également des joueurs tels que Christophe Dominici, Fabien Pelous, Serge Betsen…

Mais le héros du jour se nomme Dimitri Yachvili: avec six pénalités, le demi de mêlée de Biarritz, 24 ans à peine, a crucifié les Anglais, qui ont eux inscrit deux essais.

– Le pied de Yach’ –

« On ne se souvient pas de tous les matches avec l’âge mais j’ai des souvenirs de ce match. Je me souviens de quelques actions, de gars particuliers comme Julien Bonnaire… », a assuré de son côté William Servat (49 sélections entre 2004 et 2012), talonneur remplaçant aujourd’hui en charge de la mêlée française.

Dix-huit ans plus tôt, le capitaine Fabien Pelous l’assurait: « C’est un match qui restera ».

« On fait un match référence pour nous sur le plan de l’état d’esprit, individuel et collectif, à défaut de l’être sur le plan du jeu offensif. Ce match, c’était un peu les vases communicants: plus on leur a mis la pression en seconde période, plus on les a vus s’étioler », avait alors expliqué le deuxième ligne de légende (118 sélections entre 1997 et 2009).

Depuis ce sacre de 2005, les Bleus ont gagné en 2007 (21-5), lors d’un match de préparation au Mondial, mais ils ont surtout perdu neuf fois de rang. Car Twickenham, c’est une ambiance particulière autant qu’une forteresse quasi-imprenable où le XV de France est souvent venu se casser les dents. « Il faut faire abstraction de l’émotion », prévient Nyanga.

« J’aime bien le Millennium de Cardiff, c’est un des plus beaux stades, il est bruyant. Mais Twickenham, c’est LA cathédrale. Le temple du rugby. Quand on arrive là-bas, on peut être pris par la dimension de l’événement, il y a un show autour de l’entrée des joueurs, il y a des plaques avec les plus grandes victoires anglaises… Les Anglais savent sacraliser, contextualiser un match et, si on n’est pas prêt, la pression peut vite monter », a ajouté l’actuel entraîneur des Espoirs du Racing 92.

Mais les Bleus de 2023 ont des arguments pour briser le signe indien. « Les Anglais, ce n’est pas parce qu’ils jouent à Twickenham qu’ils ont dix centimètres ou dix kilos de plus. »

© 2022 AFP

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