De nombreux talents pour peu d’élus: derrière l’intouchable Antoine Dupont, qui fera sans aucun doute son retour dans le XV de France en novembre, les candidats au poste de demi de mêlée chez les Bleus se bousculent en Top 14.
Après quelques semaines de congés post-olympiques, « l’extraterrestre » Antoine Dupont, des mots de son entraîneur à Toulouse Ugo Mola devrait, sauf cataclysme, récupérer son numéro 9 voire le brassard de capitaine du XV de France, un peu plus d’un an après l’élimination frustrante en quarts du Mondial-2023.
La confirmation sera donnée la semaine prochaine par Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France qui doit annoncer la liste des 42 joueurs pour la tournée d’Automne, qui verra les Bleus affronter le Japon, la Nouvelle-Zélande puis l’Argentine.
« J’ai hâte bien sûr » (de retrouver le XV de France), reconnaissait Dupont en recevant ses énièmes trophées à la nuit du rugby en septembre, sans même avoir débuté sa saison. « Il va falloir déjà que je revienne en forme à Toulouse » déclarait-il tout de même courtoisement.
C’est chose faite: face à Clermont samedi, le champion olympique a joué 35 minutes, et inscrit un triplé au bout de 13.
Derrière, les candidats ne manquent pas, malgré un temps de jeu souvent réduit à la portion congrue en Bleu, comme a souvent pu l’expérimenter Maxime Lucu, la doublure de Dupont ces dernières années.
L’expérimenté (31 ans) joueur de Bordeaux-Bègles, dont le sérieux et le sens tactique en ont fait un parfait finisseur, n’est plus le N.2 incontesté qu’il a pu être, malgré le début de saison canon de l’UBB, la faute notamment à un Tournoi 2024 difficile l’hiver dernier.
– La pépite Le Garrec pour le XV de France-
Enfin au premier rang avec la parenthèse de Dupont à 7, Lucu n’a pas brillé, dans le sillage d’une équipe encore convalescente de son Mondial, au point de finir le Tournoi comme remplaçant, relégué sur le banc par la pépite Nolann Le Garrec (22 ans).
Le Racingman et futur Rochelais, auteur d’un essai pour sa première titularisation en Bleu face aux Gallois, a confirmé son talent lors de ce début de saison, seul détonateur d’un Racing atone.
« J’ai eu la chance de le voir émerger, puisque quand j’étais en pleine force de l’âge au Racing, c’est lui qui m’a mis sur la touche », préférait en rire son ancien et futur coéquipier, le Rochelais Teddy Iribaren, après la victoire des Maritimes sur la pelouse des Franciliens fin septembre.
« C’est un joueur qui est en pleine maturité », jugeait le demi de mêlée, estimant que Le Garrec est un très grand espoir du rugby tricolore, « malgré le fait qu’il y ait le meilleur joueur du monde à sa place en équipe de France ».
Passé par tous les statuts chez les Bleus depuis 2016, de jeune talent à numéro 4 derrière Dupont, Lucu et Le Garrec, le Toulonnais Baptiste Serin (30 ans, 46 sélections) est lui peut-être revenu en grâce cet été au yeux du sélectionneur – et ancien demi de mêlée – Fabien Galthié, malgré la tournée cauchemardesque en Argentine.
Désigné capitaine, Serin « a été l’une des satisfactions sur le plan sportif » de cette tournée, rappelle son ancien partenaire en Bleu comme à Toulon Mathieu Bastareaud.
« C’est un facteur X qui apporte un truc en plus », estime Bastareaud. « C’est un joueur naturellement doué », ajoute l’ancien centre, aujourd’hui team manager au RCT, qui « espère pour lui qu’il aura enfin un peu de continuité en équipe de France, ce qui n’a pas forcément été le cas ».
Pas plus régulier en sélection, Baptiste Couilloud (27 ans, 12 sélections) est un autre candidat pour figurer dans la liste des 42. Meilleur marqueur de la saison passée en Top 14 (17 essais) devant l’ailier des Bleus Damian Penaud, l’explosif Lyonnais continue à affoler les défenses, avec déjà cinq essais marqués cette année.
Sans compter les jeunes Léo Carbonneau (20 ans, Brive) et Baptiste Jauneau (20 ans, Clermont), qui pourraient avoir leur mot à dire dans l’optique du Mondial-2027. Fabien Galthié n’a pas fini de résoudre son casse-tête de riche pour le meilleur du XV de France.
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