Paris, 2 avr 2023 (AFP) – Arrivés à la tête du XV de France féminin pour le Tournoi des six nations après avoir été adjoints durant le Mondial à l’automne, Gaëlle Mignot et David Ortiz ont insufflé une nouvelle façon de gérer les Bleues, faite de proximité et de dialogue.
« Ils ont une approche un peu comme un père et une mère, ils s’occupent vachement de nous », résume à l’AFP la troisième ligne Charlotte Escudero. « Ils nous aident, nous conseillent et ils sont toujours derrière notre dos pour nous pousser et nous encourager. »
« On avait besoin de confiance. Même quand ils annoncent les compositions d’équipe, c’est vachement resserré, uni. On veut vraiment cet esprit de groupe et de collectif », explique-t-elle.
Cette nouvelle gestion du groupe était devenue nécessaire après un Mondial en demi-teinte, où les tensions internes entre staff et joueuses ont perturbé les performances des Bleues, qui ont terminé la compétition à la troisième place.
Critiqué pour la rigidité de son système de jeu notamment, l’ancien « entraîneur-sélectionneur » Thomas Darracq, dont le management a fait l’objet d’une sorte d’audit en interne après la Coupe du monde, a ainsi fini par démissionner, pour « raisons familiales », le 19 décembre.
– « Moments compliqués » –
La manageuse du XV féminin, Annick Hayraud, que Darracq avait remplacée six mois auparavant à la tête des Bleues, est partie elle aussi moins de deux semaines après, évoquant une « mission » arrivant « à son terme ».
Après leur « petite finale » largement remportée face au Canada (36-0), les Tricolores s’étaient épanchées, évoquant « des hauts et des bas », des « moments compliqués », voire plus: ce Mondial « n’a pas été facile, on en a ch… tout simplement », avait même lâché la demie de mêlée Pauline Bourdon.
D’où un changement de management nécessaire afin d’éviter à l’avenir ce fossé entre staff et joueuses.
Ce qu’a bien compris Mignot, l’ex-capitaine des Bleues victorieuses du Grand Chelem en 2014. Très impliquée, au plus près des joueuses sur la pelouse à les encourager, elle donne parfois l’impression d’avoir envie de reprendre du service.
A l’entraînement, lors des mêlées, où elle fait parler son expertise d’ancienne talonneuse, « Gaëlle est presque +avec nous+ », sourit ainsi Escudero.
Quant à Ortiz, l’ex-entraîneur des avants d’Agen (Pro D2), il est plus spécifiquement chargé de la défense, quand Sylvain Mirande, la troisième « tête » du staff et ancien centre de Montpellier ou du Stade montois, s’occupe des trois-quarts.
Un management à deux, voire trois, quand jusqu’à présent les joueuses étaient habituées au seul Darracq ou à la seule Hayraud, forcément, ça change.
« Ce qui est bien, c’est qu’ils sont hyper complémentaires, donc ça se fait de façon très naturelle, que ce soit durant les prises de paroles ou sur les secteurs qu’ils se sont attribués », souligne la centre Gabrielle Vernier. « On sent qu’il y une bonne entente entre les deux. »
– « Valeurs » –
« On ne voit pas du tout la différence », complète l’ailière Caroline Boujard. « Et puis l’avantage de Sylvain Mirande, c’est qu’il est calé dans son domaine et qu’il correspond beaucoup au projet du rugby féminin ».
Lors du Mondial, Mignot et Ortiz avaient tous les deux « un rôle secondaire ». Une fois arrivés aux affaires, ils ont changé les façons de faire. « Ils ont posé des bases très claires et solides sur le cadre qu’ils voulaient mettre en place, avec des valeurs plus cohérentes avec celles qui correspondent à ce XV de France », souligne Vernier.
Et, conclut la joueuse de Blagnac, « comme on voulait toutes mettre cette Coupe du monde derrière nous, avec tous les aléas et les soucis qu’il y a eus, on est reparties sur un nouveau projet, avec l’envie de tous aller de l’avant ».
Un projet qui se dessine dans le Tournoi des six nations. Après une victoire inaugurale poussive face à l’Italie (22-12), les Bleues ont largement battu samedi l’Irlande à Cork (53-3).
© 2022 AFP
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