Matthieu Jalibert, on l’attendait, il a plus que fait le job: intronisé titulaire en N.10 pour le Mondial-2023 après le forfait de Romain Ntamack, il a prouvé dimanche face aux Australiens (41-17) que le XV de France pouvait compter sur lui, à douze jours du choc contre les All Blacks.
Son association avec Antoine Dupont à la charnière a pourtant fait débat dès l’annonce de l’indisponibilité pour toute la Coupe du monde (8 septembre – 28 octobre) de l’ouvreur du Stade toulousain, incontournable en Bleu depuis deux ans, mais victime d’une rupture du ligament antérieur du genou, en match de préparation face à l’Ecosse le 12 août.
Plus question de tergiverser: il ne restait que deux ouvreurs de métier dans la liste des 42 retenus pour préparer la compétition, Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles, 24 ans, 26 sél.), doublure habituelle de Ntamack, et Antoine Hastoy (La Rochelle, 26 ans, 4 sél.), bien moins expérimenté.
Fabien Galthié a donc convoqué les deux et, lors de l’annonce de sa liste des 33 pour le Mondial, il a tenu à rassurer son auditoire.
« Matthieu Jalibert, ça fait quatre ans qu’il voyage et joue avec nous, il a presque 30 sélections, et l’approche de la trentième est vraiment un cap, qu’il est en train de passer », avait affirmé le sélectionneur au journal de TF1 lundi.
– Blessures –
« Il a traversé des moments très heureux et d’autres plus complexes liés à la performance ou aux blessures. Il est encore jeune et il s’approche de la maturité internationale », avait-il ajouté.
Car oui, Jalibert n’a pas eu une saison facile, ponctuée de blessures (doigt, cheville).
Mais, comme s’il avait besoin d’être encore plus persuasif, Galthié en avait rajouté une couche lundi: « il n’y a pas de discussion autour de son potentiel et de sa faculté à assumer le poste de N.10 ».
Et le moins que l’on puisse, c’est que le joueur de l’UBB a répondu aux attentes de son sélectionneur qui, preuve de sa confiance, l’a laissé jouer les 80 minutes de la rencontre contre les Wallabies.
Dimanche, au Stade de France, il a assuré dans son rôle de transmission, mais aussi en attaque comme en défense (huit plaquages réussis sur douze tentés). Le tout en conservant son style, basé sur l’instinct et la justesse.
C’est lui qui a offert un caviar de coup de pied par dessus la défense à Gabin Villière pour le troisième essai des Bleus (63e), après avoir été déjà fait partie des passeurs ayant emmené au second, signé Damian Penaud (56e).
Il s’est fendu d’une percée de plus de trente mètres dans la défense australienne en deuxième période, obtenant une pénalité au terme de son action.
– « Prêt mentalement » –
Pour sa première association à la charnière avec Antoine Dupont depuis près de deux ans – leur dernière titularisation ensemble remontait au 14 novembre 2021 lors d’un match face à la Géorgie (41-15) – le duo a fait des étincelles.
Les deux joueurs se sont trouvés, même dans les petits espaces, conduisant le jeu français sans accroc.
Ce dont le capitaine et demi de mêlée des Bleus s’était d’ailleurs dit certain avant la rencontre.
« Le fait de travailler avec Matthieu (à la place de Ntamack, NDLR) change un petit peu car ce sont des joueurs avec des profils différents (…) Mais je n’ai pas de doutes, il est prêt mentalement, c’est un compétiteur, il connaît le projet, le système, les joueurs… », a-t-il assuré samedi en conférence de presse.
Les doutes, s’ils existaient, sont désormais levés: ce sera bien Matthieu Jalibert que l’on verra dans douze jours dans le maillot des titulaires, face au haka des Néo-Zélandais, pour lancer la Coupe du monde des Bleus.
© 2023 AFP
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