Paris, 15 mars 2023 (AFP) – « Papa » est de retour. Après avoir raté le Crunch historique de Twickenham, le pilier droit de La Rochelle et du XV de France Uini Atonio devrait fêter sa cinquantième sélection, samedi, contre le pays de Galles.

A 32 ans, le colosse (1,97 m pour 150 kgs) est le joueur le plus âgé appelé par Fabien Galthié pour préparer le Tournoi des six nations 2023. Ce qui lui vaut le surnom de « papa » au sein d’un effectif où il est désormais installé comme titulaire indiscutable.

« C’est une personne en or. Quand il ne fait pas partie d’une équipe, que ce soit à La Rochelle ou en équipe de France, on ressent vraiment un manque, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Les gens se rendent compte de son absence et ça, ça veut dire beaucoup », a récemment résumé son coéquipier en club comme en sélection, Grégory Alldritt.

« Il a toujours un mot pour remettre l’équipe de bonne humeur. Il sait +switcher+ pour être performant sur le terrain. C’est un joueur rempli de talent », a ajouté l’indispensable troisième ligne.

Un sacré retour de flamme pour Atonio, revenu dans le groupe France à la faveur de la Coupe d’automne des nations 2020.

Un conflit entre la Ligue (LNR) et la Fédération (FFR) avait alors limité à trois (sur six) le nombre de matches disputés par les internationaux à l’automne. Les Bleus s’étaient donc présentés à Twickenham avec une équipe largement remaniée (63 sélections au total dans le XV de départ, dont 30 pour le seul Brice Dulin), privée d’Antoine Dupont, Romain Ntamack, Gaël Fickou ou Charles Ollivon… mais avec Uini Atonio.

– Père peinard –

A l’époque, les Anglais avaient dénoncé une « farce » mais Atonio, entré en jeu contre l’Italie (victoire 36-5) et l’Angleterre (défaite 22-19 a.p.), avait démontré toute sa force, marquant des points pour doubler le Montpelliérain Mohamed Haouas dans la hiérarchie.

Le voilà désormais indiscutable sous le maillot floqué du N.3. « Il nous apporte son expérience. C’est un joueur sur lequel les grands matches ont peu d’impact: il apporte sa sérénité et son sang-froid à un effectif jeune. Il est calme et sait gérer les gros matches », a détaillé l’entraîneur de la touche française Karim Ghezal.

Suspendu trois semaines pour un plaquage dangereux lors de la défaite à Dublin, Atonio avait raté les victoires contre l’Ecosse et en Angleterre. Sans lui, les Bleus ont parfois souffert à droite, Haouas étant notamment exclu contre le XV du Chardon.

Ses remplaçants désignés, Sipili Falatea et Dorian Aldgheri, ont assuré, à défaut de briller. Résultat, Atonio devrait débuter face au XV du Poireau, samedi, lors de la dernière journée de son septième Tournoi des six nations.

« Sportivement, c’est un des meilleurs piliers aujourd’hui, voire le meilleur. Humainement, c’est quelqu’un d’incroyable. Il a toujours un mot pour faire rire, pour mettre la bonne ambiance. Il est indispensable à l’équipe », a assuré le centre international du Racing 92 Gaël Fickou.

Durant sa carrière, Uini Atonio a connu quatre sélectionneurs et autant de remous: de sa première avec Philippe Saint-André en 2014 à son éclosion sous Fabien Galthié fin 2020 en passant par la confirmation sous Guy Novès ou son absence lors du Mondial-2019 avec Jacques Brunel…

Atonio aura dû attendre la fin de la première année du mandat Galthié pour retrouver le XV de France. Mais, comme à son habitude, le colosse barbu, taiseux, a montré qu’il avait sa place. En père peinard.

© 2022 AFP

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