Auradou et Jégou de retour en France après leur mise en examen en Argentine

Affaire Auradou-Jégou : le témoignage du chauffeur de taxi

L’enquête sur les accusations de viols présumés à l’encontre des joueurs du XV de France, Oscar Jégou et Hugo Auradou, continue de se développer à Mendoza, en Argentine. Les témoignages s’enchaînent, offrant des perspectives diverses sur les événements de la nuit du 6 au 7 juillet.

Le chauffeur de taxi qui a raccompagné la victime présumée a témoigné pour la première fois. Selon ses déclarations, faites sous couvert d’anonymat, il n’a rien remarqué d’anormal lors de cette course matinale, autour de 8h30. « Elle était calme, rien d’étrange », a-t-il affirmé, ajoutant ne pas se souvenir de détails spécifiques, ni de traces de coups. Ces propos offrent une version contrastée à celle de la plaignante, qui décrit des violences sévères. De son côté, Le Parisien rapporte davantage de détails de ses déclarations : « Je ne me souviens pas de tous les voyages que je fais. Je n’ai rien vu. Si elle avait des coups ? Non, je n’ai rien vu. C’était un voyage normal. Si j’ai vu quelque chose de bizarre ? Non, rien. Si elle m’a parlé ? Je ne me souviens pas. »

L’avocat des deux joueurs, Rafael Cuneo Libarona, exprime une confiance croissante en l’innocence de ses clients. Il souligne l’importance de preuves apparues récemment, sans toutefois détailler leur nature. Les joueurs, toujours en détention provisoire, n’ont pas encore pris la parole publiquement.

Du côté de la partie civile, Me Natacha Romero, avocate de la victime présumée, assure que plusieurs témoignages solides seront présentés cette semaine. Parmi les témoins attendus figurent une amie de la victime, sa mère et un expert médical ayant constaté les blessures. Romero indique également que sa cliente, sortie de l’hôpital après une « décompensation générale », souffre de stress post-traumatique et suit un traitement médicamenteux.

Les deux joueurs, inculpés de viol aggravé en réunion, maintiennent que la relation sexuelle était consentie et nient toute violence. Si reconnus coupables, ils risquent une peine de huit à vingt ans de prison. Le processus judiciaire se poursuit, avec des audiences prévues chaque jour de cette semaine. La défense des joueurs a demandé un placement en résidence surveillée, une requête soutenue par une expertise psychologique des parents d’Hugo Auradou.

En attendant, les rugbymen restent en cellule individuelle de 6m², sous haute surveillance, sans possibilité de communication extérieure autre que celle avec leurs avocats. Leur situation, le contraste des témoignages et les preuves en cours d’examen continuent d’alimenter ce dossier complexe et médiatisé, qui retient l’attention tant en Argentine qu’en France.