Coupe du monde : Face aux All Blacks, les Bleus souffrent mais soufflent

Les bleus

Le XV de France, malmené puis conquérant, a idéalement lancé sa quête de titre dans « sa » Coupe du monde en terrassant les All Blacks (27-13), vendredi lors du match d’ouverture.

Un match « en dents de scie », a parfaitement résumé à la sortie du terrain le capitaine et demi de mêlée Antoine Dupont pour décrire la prestation de ses équipiers. 

Inquiétants en première période puis rassurants dans les quarante dernière minutes, ils ont pris une option favorable pour la première place du groupe qui décidera de leur adversaire en quarts de finale. 

Ce sera de toute façon un autre Everest: les champions du monde sud-africains ou les N.1 mondiaux irlandais, sauf si les Ecossais jouaient les coupeurs de têtes dans le terrible groupe B.

Les Français vont désormais enchaîner par trois matches contre des adversaires beaucoup plus modestes: Uruguay (14 septembre), Namibie (21 septembre) et Italie (6 octobre).

Quant aux Néo-Zélandais, s’ils ont été parfois enthousiasmants, leur deuxième période et leur fragilité en mêlée a rappelé leurs faiblesses du moment qui rendent difficile de donner pour le moment le statut de favoris aux triples lauréats de l’épreuve. 

Cueillis à froid en début de chaque période par deux essais de l’ailier Mark Telea (2e, 43e), les hommes de Fabien Galthié, peuvent remercier leur arrière et buteur Thomas Ramos, auteur de dix-sept points. 

– ‘Frein à main’ –

Des essais de l’ailier Damian Penaud (55e) et de l’arrière remplaçant Melvyn Jaminet (79e) ont complété le score.

« On a un peu joué le frein à la main, j’espère qu’on va réussir à se débloquer », a toutefois mis en garde Antoine Dupont.

« C’était vraiment un match très très compliqué. On s’attendait à un adversaire remonté, c’était un match incroyable de toute l’équipe », a commenté le troisième ligne Grégory Alldritt

« On avait dit qu’une défaite, ce n’était pas la fin du monde. On n’est pas champions du monde, il va falloir travailler et y aller petit à petit », a-t-il toutefois tempéré.

Ce fut souvent compliqué mais les patrons attendus des Bleus ont heureusement répondu présent: Antoine Dupont, d’abord, capitaine héroïque; le pilier Uini Atonio, symbole d’une mêlée hégémonique qui a usé ses vis-à-vis; le troisième ligne Grégory Alldritt, qui a fini le match occis avec 14 plaquages et une présence de tous les instants. 

Le N.8 de La Rochelle a livré un match dantesque, à l’image de ses partenaires, Charles Ollivon (15 plaquages) et François Cros (11 plaquages), prépondérants.

Quant à l’ailier Damian Penaud, il garde son costume de « Monsieur Plus » et a inscrit son trentième essai international (en 45 sélections). 

Il devient le quatrième meilleur marqueur de l’histoire du XV de France, à égalité avec la légende Philippe Sella (111 sélections entre 1982 et 1995).

– Penaud, trentième rugissant –

Comme souvent, les remplaçants sont également sortis du banc pour apporter leur pièce à l’édifice, le talonneur Peato Mauvaka et le centre Arthur Vincent en tête. 

Autre point de satisfaction, la discipline, avec quatre pénalités, quand les Néo-Zélandais en ont concédé onze.

Quaelques ombres demeurent, avec la sortie sur blessure du talonneur Julien Marchand sur blessure. Si elle devait être sérieuse, ce serait un coup dur après les forfaits de l’ouvreur Romain N’tamack et du deuxième ligne Paul Willemse

Les Bleus ont passé leur premier test, même si tout n’a pas été parfait, à commencer par Matthieu Jalibert. L’ouvreur de l’UBB, propulsé titulaire avec l’absence du joyau Romain Ntamack, s’est montré timide avant de se libérer en seconde période quand le jeu s’est fluidifié.

Le centre Yoram Moefana, pas vraiment tranchant, n’a pas fait oublier son concurrent direct Jonathan Danty, dont la puissance aurait fait du bien face aux Néo-Zélandais.

Trop maladroits, très approximatifs, les Français ont aussi parfois fait les mauvais choix, notamment dans le jeu au pied, alors que la défense, pourtant si hermétique pendant les trois premières années du mandat Galthié, n’a pas rassuré.

Malgré tout, cette performance permet aux Français d’attendre la suite avec une certaine sérénité. Ils rentrent autrement mieux dans leur tournoi qu’en 2007, dans le même stade, quand leurs devanciers s’étaient inclinés en ouverture contre l’Argentine (17-12).