Moribonde à l’ouverture de cette Coupe du monde, l’Angleterre a retrouvé des couleurs pour finalement se qualifier pour la sixième demi-finale de son histoire après s’être fait peur jusqu’au bout contre de vaillants Fidjiens (30-24) dimanche à Marseille.
Mais il lui faudra sans doute trouver d’autres recettes qu’un buteur fiable (Farrell) pour espérer battre samedi au stade de France le vainqueur du choc entre la France et l’Afrique du Sud proposé en soirée (21h00) sur l’herbe de Saint-Denis.
Deux adversaires avec qui ils ont des comptes à régler: la fessée reçue des Bleus à Twickenham dans le Tournoi des Six Nations en mars (53-10) et la correction en finale du Mondial 2019 au Japon (32-12) par les Springboks.
« Aux Fidji, les malades reviennent à la vie quand nous gagnons », expliquait cette semaine Seremaïa Baï, entraîneur adjoint fidjien. Mais durant ce Mondial 2023, c’est bien le XV de la Rose qui a ressuscité en sortant invaincu de son groupe D avant d’effacer l’humiliation subie fin août dans leur antre de Twickenham, quand ils s’étaient inclinés pour la première fois de leur histoire (30-22) face aux « Flying Fijians » lors de leur dernier match de préparation.
Mais les hommes de Steve Borthwick se sont fait peur jusqu’au bout, laissant les Fidjiens revenir à leur hauteur (24-24) à dix minutes du coup de sifflet final.
– Cinq minutes de folie fidjienne –
Après deux essais presque copié-collé de leurs centres, Tuilagi (14) puis Marchant (23), en mode bulldozer, c’est le pied de l’ouvreur Farrell qui a meublé le tableau d’affichage. Et les Fidjiens semblaient trop inconstants pour véritablement les déranger, avec pour seul éclair de magie en première mi-temps cette passe entre les jambes de l’ouvreur Botitu pour l’essai de Mata (28e), à la récupération d’un ballon trainant au sol à une dizaine de mètres de la ligne anglaise.
Mais en l’espace de cinq minutes, tout a failli basculer pour le XV de la Rose. Essai du pilier Ravai en force (64), puis nouvel essai de l’ouvreur Botitu, après une superbe percée plein champ de son deuxième ligne Nasilasila (69): avec les deux transformations, les Fidjiens étaient revenus à hauteur.
Et l’Angleterre avait encaissé en un seul match autant d’essais (3) que depuis le début du Mondial, alors que sa défense semblait en place…
Mais c’est finalement le pied de l’ouvreur Owen Farrell, avec un drop d’abord (72), puis une dernière pénalité (77), qui envoyait l’Angleterre en demi finale, sous le regard de la Princesse de Galles Kate. Un Farrell qui a encore un peu plus pris le large par rapport à la légende Jonny Wilkinson comme meilleur marqueur de l’histoire du XV de la Rose (1.206 points contre 1.179 désormais).
Arrivée donc en demi-finale, à la faveur d’un tirage au sort favorable et d’un groupe D qui ne lui avait proposé aucun adversaire de poids, si ce n’est une Argentine batailleuse elle aussi qualifiée en demi après son exploit contre les Gallois samedi, les Anglais ont donc une semaine pour progresser encore. Et espérer décrocher une cinquième place en finale.
Si les cotes des bookmakers ne seront sans doute pas de leur côté, les chiffres eux sont plus rassurants: l’Angleterre n’a été battue qu’une seule fois sur ses cinq rendez-vous en demi, en 1995, laminée 45-29 par les All Blacks de Jonah Lomu. Et elle avait battue la France en 2003 et 2007…
© 2023 AFP
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