Marseille, 15 oct 2023 (AFP) – Moribonde à l’ouverture de cette Coupe du monde, l’Angleterre a retrouvé des couleurs pour finalement se qualifier pour la sixième demi-finale de son histoire après s’être fait peur jusqu’au bout contre des Fidjiens à réaction (30-24) dimanche à Marseille.
Mais il lui faudra sans doute trouver d’autres recettes qu’un buteur fiable (Owen Farrell) pour espérer battre samedi au stade de France le vainqueur du choc entre la France et l’Afrique du Sud proposé en soirée (21h00) sur l’herbe de Saint-Denis.
Deux adversaires avec qui ils ont des comptes à régler: la fessée infligée par les Bleus à Twickenham dans le Tournoi des six nations en mars (53-10) et la correction en finale du Mondial 2019 au Japon (32-12) par les Springboks.
« Aux Fidji, les malades reviennent à la vie quand nous gagnons », expliquait cette semaine Seremaïa Baï, entraîneur adjoint fidjien. Mais durant ce Mondial-2023, c’est bien le XV de la Rose qui a ressuscité en sortant invaincu de son groupe D avant d’effacer l’humiliation subie fin août dans son antre de Twickenham, quand il s’était incliné pour la première fois de son histoire (30-22) face aux « Flying Fijians » lors du dernier match de préparation.
Les hommes de Steve Borthwick se sont pourtant fait peur jusqu’au bout, laissant les Fidjiens revenir à leur hauteur (24-24) à dix minutes du coup de sifflet final.
– Cinq minutes de folie fidjienne –
Après deux essais presque copié-collé de leurs centres, Tuilagi (14) puis Marchant (23), en mode bulldozer, c’est le pied de l’ouvreur Farrell qui a meublé le tableau d’affichage. Et les Fidjiens semblaient trop inconstants pour véritablement les déranger, avec pour seul éclair de magie en première mi-temps cette passe entre les jambes de l’ouvreur Botitu pour l’essai de Mata (28e), à la récupération d’un ballon traînant au sol à une dizaine de mètres de la ligne anglaise.
Mais en l’espace de cinq minutes, tout a failli basculer pour le XV de la Rose. Essai du pilier Ravai en force (64), puis nouvel essai de l’ouvreur Botitu, après une superbe percée plein champ de son deuxième ligne Nasilasila (69): avec les deux transformations, les Fidjiens étaient revenus à hauteur.
Et l’Angleterre avait encaissé en un seul match autant d’essais (3) que depuis le début du Mondial, alors que sa défense semblait en place…
Mais c’est finalement le pied de l’ouvreur Owen Farrell, avec un drop d’abord (72) puis une dernière pénalité (77), qui envoyait l’Angleterre en demi finale, sous le regard de la princesse de Galles Kate. Un Farrell qui a encore un peu plus pris le large par rapport à la légende Jonny Wilkinson comme meilleur marqueur de l’histoire du XV de la Rose (1.206 points contre 1.179 désormais).
« Nous étions en contrôle pendant la grande majorité du temps, mais il y a eu une séquence où ils ont marqué coup sur coup des essais qu’ils sont les seuls à pouvoir marquer », a commenté Steve Borthwick après la rencontre: « Mais je suis heureux de la façon dont mes joueurs ont géré ensuite. »
« Je suis un peu sans voix », a concédé de son côté Simon Raiwalui, le sélectionneur fidjien: « Mais je ne pourrais pas être plus fiers des garçons. Ils ont construit quelque chose pour la prochaine génération, des fondations sur lesquelles nous pourrons bâtir. Nous travaillons sur le long terme, pour les Coupes du monde 2027 et 2031. »
Arrivés donc en demi-finale, à la faveur d’un tirage au sort favorable et d’un groupe D qui ne lui avait proposé aucun adversaire de poids, si ce n’est une Argentine batailleuse elle aussi qualifiée en demi après son exploit contre les Gallois samedi, les Anglais ont donc une semaine pour progresser encore. Et espérer décrocher une cinquième place en finale.
Si les cotes des bookmakers ne seront sans doute pas de leur côté, les chiffres eux sont plus rassurants: l’Angleterre n’a été battue qu’une seule fois sur ses cinq rendez-vous en demi, en 1995, laminée 45-29 par les All Blacks de Jonah Lomu. Et elle avait battue la France en 2003 et 2007…
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