Mondial-2023: les précédentes éditions, huit sur neuf remportées par l’hémisphère Sud

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La Nouvelle-Zélande, sacrée en 1987, 2011 et 2015, l’Australie en 1991 et 1999 et l’Afrique du Sud en 1995, 2007 et 2019: les nations de l’hémisphère Sud ont empoché huit des neuf titres mis en jeu, seule l’Angleterre (2003) s’étant invitée dans le cercle très fermé des vainqueurs de la Coupe du monde de rugby.

. 1987 (Nouvelle-Zélande et Australie)

Finale: à Auckland, Nouvelle-Zélande bat France 29-9

Match pour la 3e place: à Rotorua, pays de Galles bat Australie 22-21

Australie et Nouvelle-Zélande unissent leurs forces pour organiser cette première édition qui rassemble pendant un mois seize équipes qualifiées d’office ou invitées. L’Afrique du Sud, alors boycottée par les autres nations en raison de sa politique d’apartheid, est le seul absent de marque.

Le XV de France, qui a réalisé le Grand Chelem dans le Tournoi des cinq nations au printemps, crée la sensation en demi-finale en dominant l’Australie (30-24) à Sydney grâce à un essai en coin de Serge Blanco à l’ultime minute.

En finale, les hommes de Jacques Fouroux ne résistent cependant pas longtemps aux All Blacks (29-9), portés par la botte de l’ouvreur Grant Fox, auteur au total de 126 points (record en une Coupe du monde), et qui ont étrillé le pays de Galles (49-6) en demi-finale.

Devant son public, à l’Eden Park d’Auckland, le capitaine néo-zélandais David Kirk est le premier à brandir le trophée Webb-Ellis, remis par le président de l’International Rugby Board et grand artisan de la création de la compétition, le Français Albert Ferrasse.

. 1991 (Angleterre avec Écosse, pays de Galles, Irlande et France)

Finale: à Twickenham, Australie bat Angleterre 12-6

Match pour la 3e place: à Cardiff, Nouvelle-Zélande bat Ecosse 13-6

La Coupe du monde, pour la première fois organisée dans l’hémisphère Nord, consacre une deuxième nation du Sud: l’Australie, portée par la génération dorée des Farr-Jones, Lynagh, Little, Horan et autres Campese.

Les Wallabies ont pourtant failli s’arrêter en quarts de finale et ne doivent leur succès (19-18) face à l’Irlande qu’à un essai de dernière minute de David Campese, grand bonhomme du Tournoi.

Après avoir éliminé le tenant du titre néo-zélandais en demi-finale, ils retrouvent en finale l’Angleterre, qui a éliminé la France au terme d’un quart de finale houleux (19-10) au Parc des Princes à Paris, à l’issue duquel l’arrière français Serge Blanco tire sa révérence internationale. En demi-finale, le XV de la Rose domine péniblement l’Écosse à Murrayfield (9-6).

En finale, malgré le soutien de ses supporters à Twickenham, l’Angleterre subit la loi de l’Australie au terme d’un match fermé (12-6).

. 1995 (Afrique du Sud)

Finale: à Johannesburg, Afrique du Sud bat Nouvelle-Zélande 15-12 (a.p.)

Match pour la 3e place: à Pretoria, France bat Angleterre 19-9

L’Afrique du Sud organise et remporte la Coupe du monde, à laquelle elle participe également pour la première fois, quatre ans après la fin de l’apartheid en 1991.

Le président Nelson Mandela, élu en 1994 après avoir passé 27 ans de sa vie en prison, remet le trophée au capitaine sud-africain François Pienaar, une image symbole de sa volonté de réconcilier les communautés de la nation arc-en-ciel.

En finale, les Boks dominent les grandissimes favoris néo-zélandais, emmenés par la première star planétaire d’un rugby qui va devenir professionnel dans les semaines suivantes: l’ailier Jonah Lomu, auteur de quatre essais en demi-finale contre l’Angleterre (45-29).

Ils profitent de la méforme surprenante des All Blacks, qui se sont plaint de maux de ventre, pour s’imposer grâce à un drop de leur ouvreur Joel Stransky durant la prolongation (15-12).

Les Sud-Africains ont battu auparavant de justesse la France (19-15) sous des trombes d’eau à Durban et sur un terrain quasiment impraticable. Les Français se souviendront longtemps de l’essai refusé à Abdelatif Benazzi qui avait aplati à quelques centimètres de la ligne.

Ils se consolent un peu en battant l’Angleterre (19-9) dans le match pour la troisième place, une première contre le XV de la Rose depuis 1988.

Cette édition reste également marquée par la blessure de l’Ivoirien Max Brito, handicapé à vie après un traumatisme aux cervicales contre les Tonga. Il décèdera fin 2022.

. 1999 (pays de Galles avec Ecosse, Angleterre, Irlande et France)

Finale: à Cardiff, Australie bat France 35-12

Match pour la 3e place: à Cardiff, Afrique du Sud bat Nouvelle-Zélande 22-18

L’Australie est le premier pays à remporter pour la deuxième fois la Coupe Webb-Ellis en dominant en finale la France à Cardiff (35-12).

Le capitaine des Wallabies, le deuxième ligne John Eales, comme les centres Tim Horan et Jason Little décrochent leur deuxième titre mondial lors de cette première édition à vingt équipes.

L’équipe entraînée par Rod McQueen s’appuie sur un jeu très scientifique et une défense de fer: un seul essai encaissé, contre les États-Unis, en six matches. En demi-finale, cet hermétisme permet aux Wallabies de résister au tenant du titre, l’Afrique du Sud, finalement dominée (27-21) après prolongation.

C’est cependant l’autre demi-finale qui marque les esprits. Le XV de France, poussif lors de la phase de poules, s’impose à la surprise générale (43-31) face aux All Blacks, une nouvelle fois arrivés avec un costume de favoris trop large pour eux.

Menés 24-10 à la 45e minute, après avoir encaissé notamment deux essais du bulldozer Lomu, les Français relèvent la tête grâce à Christophe Lamaison, dans un jour de grâce. L’ouvreur inscrit 28 points, dont l’un des quatre essais français. Twickenham entonne même La Marseillaise!

Autre exploit: en quart de finale, l’ouvreur sud-africain Jannie De Beer crucifie les Anglais en inscrivant cinq drops au Stade de France (44-21).

. 2003 (Australie)

Finale: à Sydney, Angleterre bat Australie 20-17 (a.p.)

Match pour la 3e place: à Sydney, Nouvelle-Zélande bat France 40-13

Les Wallabies briguent une troisième couronne à domicile, après avoir une nouvelle fois anéanti les espoirs des éternels favoris néo-zélandais (22-10) en demi-finale.

C’est sans compter sur la précision diabolique de l’ouvreur Jonny Wilkinson, qui offre à l’Angleterre et à son pack de fer son premier titre planétaire en inscrivant un drop décisif de son mauvais pied, le droit, lors de la prolongation de la finale (20-17).

« Wilko », déjà bourreau au tour précédent de la France (24-7), noyée sous un rideau de pluie à Sydney après avoir été irrésistible en quarts contre l’Irlande (43-21), reçoit la médaille de Membre de l’Empire britannique (MBE), comme le capitaine Martin Johnson.

. 2007 (France avec pays de Galles et Ecosse)

Finale: au Stade de France, Afrique du Sud bat Angleterre 15 à 6

Match pour la 3e place: à Paris, Argentine bat France 34 à 10

L’Afrique du Sud rejoint l’Australie au rang des nations sacrées à deux reprises après avoir écarté l’Angleterre (15-6) au terme d’une finale verrouillée.

Les Sud-Africains, leur ailier Bryan Habana, meilleur marqueur de la compétition (8 essais) et leur arrière Percy Montgomery, meilleur réalisateur (105 pts), avaient déjà terrassé le XV de la Rose (36-0) en poules avant de maîtriser les Fidji (37-20) en quart et l’Argentine (37-13) en demie.

Les Pumas, grande révélation de cette sixième édition, terminent troisièmes après avoir infligé une seconde humiliation à la France (34-10), déjà battue (19-12) lors du match d’ouverture. Les Bleus ratent « leur » Mondial en échouant une nouvelle fois en demi-finale face à l’Angleterre (14-9), victorieuse au Stade de France.

Ils finissent quatrièmes non sans avoir entretenu une nouvelle fois la légende et ouvert une voie royale aux Sud-Africains en éliminant la Nouvelle-Zélande (20-18) en quart de finale à Cardiff.

. 2011 (Nouvelle-Zélande)

Finale: à Auckland, Nouvelle-Zélande bat France 8-7

Match pour la 3e place: à Auckland, Australie bat pays de Galles 21-18

Qu’elles furent longues ces dernières minutes… Tout un pays derrière ses All Blacks, cramponnés à leur petit point d’avance face à la France, finalement battue (8-7) au terme d’une finale irrespirable.

Une nouvelle défaite aurait plongé la Nouvelle-Zélande dans un abîme de désespoir, tant l’attente était grande de conquérir un deuxième titre, 24 ans après le premier, déjà à domicile.

Les ultimes minutes de la finale ont constitué le seul moment de frayeur pour les All Blacks, hégémoniques en poules (60 points de moyenne par match face aux Tonga, au Japon, au Canada et… à la France) et ultra-dominateurs en quarts contre l’Argentine (33-10) puis en demi-finale face à l’Australie (20-6).

Pendant ce temps-là, les Français ont accumulé les difficultés, avec notamment deux défaites lors de la première phase, dont une infamante face aux Tonga (19-14). Mais un concours de circonstances – et notamment la victoire de l’Irlande sur l’Australie – offre aux Bleus un tableau dégagé en phase finale. Deux victoires plus tard, face aux Anglais fantomatiques (19-12) et aux Gallois rapidement réduits à quatorze (9-8), les Français entrouvrent la porte de la finale sous les lazzis de la presse locale.

Promis à la démolition, le XV de France échoue finalement d’un point. Le rugby français stigmatise toujours l’arbitrage du Sud-Africain Craig Joubert, coupable -à ses yeux- de ne pas avoir osé pénaliser les All Blacks en fin de match pour ne pas désespérer tout un pays.

. 2015 (Angleterre avec pays de Galles)

Finale: à Twickenham, Nouvelle-Zélande bat Australie 34 à 17

Match pour la 3e place: à Londres, Afrique du Sud bat Argentine 24 à 13

Ce Mondial s’ouvre sur un tremblement de terre avec le succès ahurissant du Japon sur l’Afrique du Sud (34-32), le fameux « miracle de Brighton » arraché par un essai à la 84e minute de l’ailier d’origine néo-zélandaise Karne Hesketh. Cette défaite précipite une profonde remise en question chez les Boks, qui se relèvent avant d’achever leur course en demi-finale face aux All Blacks, vainqueurs de justesse (20-18).

Paradoxalement, les Boks sont les seuls à contester la suprématie des Néo-Zélandais, impériaux depuis leur titre de 2011 (42 victoires, deux nuls et trois défaites).

Ils peaufinent leur jeu lors de la phase de poule particulièrement aisée (Argentine, Namibie, Georgie, Tonga) avant de détruire la France (62-13, record pour un match éliminatoire) en quart de finale. La frayeur sud-africaine passée, les All Blacks avalent l’Australie (34-17) en finale et empilent deux records: ils décrochent un troisième sacre et deviennent la première équipe capable de conserver son titre.

Ce Mondial a consacré l’organisation anglaise (records en terme de revenus et de fréquentation dans les stades). Et ce, malgré l’élimination prématurée du XV de la Rose, grand absent des quarts.

. 2019 (Japon)

Finale: à Yokohama, Afrique du Sud bat Angleterre 32 à 12

Match pour la 3e place: à Tokyo, Nouvelle-Zélande bat pays de Galles 40 à 17

Grand succès populaire, grâce notamment au bon parcours des Brave Blossoms locaux qui s’arrêtent en quarts, la Coupe du monde 2019 a été celle des premières: trois matches ont en effet été annulés pour cause du typhon sévissant sur l’archipel nippon, une première en neuf éditions, tandis que les Springboks sont devenus la première nation à remporter le Mondial en ayant perdu un match de poule.

En finale, les Boks, guidés par Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’histoire du rugby sud-africain, dominent en finale les Anglais (32-12), archi dominés en mêlée après la perte de leur pilier Kyle Sinckler au bout de deux minutes.

Le XV de France, pénalisé par l’expulsion de son deuxième ligne Sébastien Vahaamahina à la 49e minute, échoue pour sa part en quarts à Oita, d’un petit point face au pays de Galles (20-19), auteur du Grand Chelem la même année dans le Tournoi.

© 2022 AFP

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