Rennes, 6 oct 2023 (AFP) – Initialement considérés comme un outsider sérieux pour le dernier carré du mondial, les Argentins ont pour le moment déçu, mais ils peuvent toujours espérer une qualification pour les quarts en cas de nul ou de victoire contre le Japon dimanche.

Pour leur entrée en matière à Marseille contre l’Angleterre, les Pumas ont rendu une copie indigente (27-10), défaits par des adversaires pourtant vite réduits à 14. Ils ont ensuite peiné face aux Samoa (19-10) et ont largement battu le Chili, une des équipes les plus faibles du tournoi (59-5), en se faisant parfois contrer dans les phases de ruck.

« C’est un petit peu la surprise, mais la mauvaise surprise de cette Coupe du monde. Ils étaient dans les outsiders, derrière les favoris évoqués régulièrement », glisse Pierre Berbizier, ancien demi de mêlée des Bleus.

« Il y a toujours une équipe qui vient troubler un peu l’ordre établi et je pensais que les Argentins pouvaient être ceux-là avec les Fidji, qui, eux, semblent tenir leur rôle », souligne « Berbize ».

Dans une chronique publiée dans le journal la Nacion, Patricio Albacete juge aussi sévèrement le début de compétition de ses compatriotes. « L’équipe n’a pas trouvé ses marques jusqu’à maintenant, trois matches ont eu lieu et aucun n’a été convaincant », a expliqué l’ancien deuxième ligne aux 57 sélections.

« Sincèrement, j’ai du mal à identifier un plan de jeu clair (…) Je pensais voir un jeu plus fluide et ordonné », a-t-il ajouté après le match contre le voisin chilien.

Au début du mondial, après un Rugby Championship plutôt réussi, beaucoup voyaient les Argentins sortir en tête de leur poule pour refaire le coup de 2007 et 2015, quand ils avaient atteint le dernier carré d’un mondial disputé en Europe.

– « Un manque d’envie » –

« Dans cette compétition, c’est une équipe qui n’arrive pas à trouver cette dynamique qu’elle a d’habitude, d’un jeu avec de la continuité, avec plus de vitesse », observe l’ancien pilier Omar Hasan (64 sélections).

« On voit des fautes de main, des ballons qui tombent, des pertes de possession, même contre le Chili. Cette équipe a du potentiel, il y a d’excellents joueurs, mais ils n’arrivent pas encore à se trouver ensemble », déplore Omar Hasan, devenu chanteur lyrique.

Pierre Berbizier s’étonne lui « d’un manque d’envie et d’engagement alors que c’est une vertu du rugby argentin » comme ce fut le cas lors du choc contre l’Angleterre.

« Il me semblait que sous (l’ex-entraîneur Mario) Ledesma il y avait cette vertu argentine au niveau du combat et de l’intensité, pas toujours bien canalisé, alors que là il n’y a pas toujours cette intensité comme les Argentins savent mettre dans leur match », juge-t-il. Et concernant le jeu des trois-quarts, « il n’y a pas beaucoup d’intention ».

En Argentine, beaucoup s’interrogent sur la charnière formée de Gonzalo Bertranou etSantiago Carreras qui a été promue par l’entraîneur Michael Cheika, décevante depuis le début de la compétition, et souhaiteraient la présence de Nicolas Sanchez à l’ouverture, qui a fêté sa 100e sélection contre le Chili en marquant 20 points.

« Comme beaucoup de cadres, Santiago Carreras n’a pas montré le niveau qu’on attendait. Autre exemple on attend toujours Pablo Matera, on ne l’a pas vu! », pointe Hasan au sujet du troisième ligne aile.

L’ancien troisième ligne Juan Manuel Leguizamon (87 sélections) tempère lui un peu ces critiques. « Ils sont passés au travers contre l’Angleterre, ça peut arriver, ils ont battu une équipe samoane hyper physique, mis 60 points au Chili… Il faut probablement que leur jeu soit plus fluide, et être plus concentrés dans les rucks », estime Leguizamon. Qui se dit « sûr qu’ils vont faire un grand match » contre le Japon dimanche à Nantes (11H00 GMT), et retrouver leur standing en atteignant les quarts.

© 2023 AFP

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