Formé en banlieue parisienne avant de s’affirmer au Stade français, le polyvalent Sékou Macalou, troisième ligne ou ailier du XV de France, est « un gros plaqueur » doté d’un vitesse « incroyable », capable de « faire basculer un match » pour ceux qui l’ont côtoyé à Sarcelles et Massy.
Autant de qualités qui pourraient s’avérer précieuses pour les Bleus lors du féroce duel en quart de finale du Mondial, dimanche contre l’Afrique du Sud, tenante du titre, au Stade de France où Macalou (28 ans, 19 sélections) sera remplaçant.
A Sarcelles, ville populaire et cosmopolite du Val-d’Oise où il est né, l’annonce le 21 août de sa sélection a fait le bonheur du club local où Macalou a commencé à dix ans dans la catégorie des benjamins.
« C’est une fierté pour tout le club et aussi un exemple pour les jeunes: on peut arriver au haut niveau tout en commençant le rugby à Sarcelles », se réjouit auprès de l’AFP Mickaël Batllé, manager de l’AAS Sarcelles Rugby en marge d’un entraînement des séniors, au stade Nelson-Mandela.
Enfant, Sékou Macalou a touché à différents sports avant de découvrir le rugby à l’école.
Le club intervenait durant la saison auprès d’établissements scolaires lors de cycles qui se terminaient par un tournoi de fin d’année réunissant toutes les classes.
« Il était déjà au-dessus du lot. A lui tout seul il pouvait faire changer le cours d’un match. Sur une action, il traversait le terrain, il mettait des gros plaquages », se remémore Mickaël Batllé, à la tête du club au moment du passage de Macalou.
Ex-coéquipier à Sarcelles, Romain Prébin se souvient aussi d’un « gros plaqueur » qui « sauvait votre match ». « On lui faisait la passe, il marquait dans tous les cas », assure ce joueur, originaire de la même cité de Sarcelles.
De son passage par l’athlétisme, Macalou a gardé une grande vitesse.
« Ce qui est impressionnant avec Sékou, c’est que c’est un joueur tout de suite à fond. Sa mise en route est d’une rapidité incroyable. Sur cinq mètres, il est quasi à pleine vitesse », décrit par téléphone son ancien entraîneur à Massy Olivier Nier, pour qui le joueur (1,95 m, 108 kg) « allie agilité et puissance ».
– « Accessible » –
Le club sarcellois avait alors un partenariat avec le RC Massy Essonne.
Repéré, Macalou y passe deux ans, de 2013 à 2015 et se fixe au poste de troisième ligne aile.
« Massy hésitait entre le 7 et le 15. Ils ont choisi le 7 », détaille Batllé.
Pour Olivier Nier, « Sékou a toutes les qualités d’un joueur de rugby, mais il a besoin d’avoir sur le terrain un poisson-pilote ». « Si vous l’associez à quelqu’un qui va le garder dans le match, vous avez pour moi le meilleur joueur de la planète », estime-t-il.
En dehors du terrain, Macalou est décrit comme « réservé, timide, calme » et un brin déconcentré. « Il n’a pas changé, il n’a pas pris la grosse tête. Il est humble, droit dans ses bottes », atteste Romain Prébin.
Issu d’une grande fratrie d’origine malienne, Sékou Macalou a toujours été très attaché à sa ville d’origine.
« Il fallait qu’il rentre dans la semaine à Sarcelles. Comme il était un peu tête en l’air à cette époque, j’avais voulu qu’il loge juste à côté du stade pour être sûr de pouvoir le récupérer et qu’il soit à l’heure à l’entraînement », raconte Nier.
Dans cette ville où il a encore des attaches familiales, il passe une tête plusieurs fois par an au club de son enfance, même s’il évolue depuis 2015 au Stade français où ses qualités n’ont pas échappé au sélectionneur des Bleus Fabien Galthié.
– « Passer encore un cap » –
« C’est toujours un plaisir de le voir, d’échanger avec lui. C’est quelqu’un d’accessible », assure Mickaël Batllé.
Lors du Mondial, Macalou n’a jusqu’ici disputé qu’un match le 14 septembre à Villeneuve-d’Ascq, où des Bleus bis ont peiné pour battre la modeste équipe d’Uruguay (27-12). Le Sarcellois avait été l’une des rares satisfactions du match.
« Je pense qu’il n’est pas encore à son summum », juge Olivier Nier. « Cette Coupe du monde et les années à venir vont être les siennes. Aujourd’hui, il fait des coups extraordinaires, il peut faire basculer un match. Mais il est capable de passer encore un cap et d’être un super pouvoir sur une équipe ».
© 2023 AFP
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