O’Gara paie cher ses récidives envers l’arbitrage

Toulouse, 23 nov 2022 (AFP) – Aussi sanguin que lorsqu’il était joueur, l’entraîneur irlandais de La Rochelle, Ronan O’Gara, a écopé mercredi d’une lourde suspension de dix semaines. Sa quatrième sanction en à peine plus d’un an pour son attitude envers les arbitres, préjudiciable à son club.

Le casier disciplinaire de l’ancien ouvreur du XV d’Irlande, âgé de 45 ans, commence à être bien rempli.

3 novembre 2021: « manque de respect envers l’autorité d’un officiel » lors d’un match de championnat du Stade rochelais contre Toulon. Deux semaines de suspension.

6 avril 2022: « indiscipline » et « contestation des décisions des officiels » contre le Racing 92. Deux semaines de plus.

21 septembre 2022: « manque de respect » et « action contre un officiel » face à Lyon dès la 2e journée du Top 14. Six semaines cette fois.

Cette dernière suspension venait à peine d’être levée lorsque, fait rare, la Fédération et la Ligue ont saisi ensemble la commission de discipline de la LNR pour des propos directement tenus par O’Gara – notamment sur l’arbitrage et l’organisation du championnat – auprès du patron des arbitres français Franck Maciello.

Selon une source proche du dossier, le directeur technique national (DTN) de l’arbitrage échange régulièrement avec les entraîneurs afin de clarifier certains points, mais le technicien irlandais aurait eu des mots déplacés.

Entendu mercredi en visioconférence par la commission de discipline, une audience à laquelle n’a pas pris part le DTN, O’Gara a été suspendu dix semaines pour « atteinte à l’intérêt supérieur du rugby ».

Une sanction sévère accompagnée d’une amende de 20.000 euros, dont 5.000 avec sursis, et d’une amende équivalente pour son club, dont l’image est écornée par ses écarts à répétition.

– « Il est insupportable » –

L’ancien numéro 10 de la province du Munster, qui dispose d’un délai de sept jours pour faire appel, a toujours fait preuve d’un fort tempérament au cours de sa carrière de joueur.

Entraîneur depuis 2013, d’abord au Racing 92, avant de rejoindre en 2019 l’encadrement du Stade rochelais, qu’il a conduit la saison passe au titre européen, il vit tout aussi intensément les matches dans son nouveau rôle.

Son attitude démonstrative n’est pas toujours au goût de ses confrères, à l’image de son altercation au printemps dernier avec Christophe Urios, alors entraîneur de Bordeaux-Bègles, qui avait failli en venir en mains avec lui.

« Il va en tribune, il fout la merde en tribune. Il va au bord du terrain, il fout la merde au bord du terrain. Il est insupportable. Il fait le beau », avait pesté Urios.

Dans une des chroniques qu’il livre au quotidien irlandais Irish Examiner, O’Gara, qui purgeait alors sa dernière suspension, faisait mi-octobre son mea culpa à propos de ses critiques répétées envers les arbitres.

« Quel est mon propre degré d’autorité morale quand je fais les gros yeux à mes joueurs? », s’interrogeait-il, s’estimant le « premier coupable » d’une défaite de son équipe à Bayonne, notamment pour ne pas avoir pu être dans le vestiaire à la pause.

« Cela veut dire qu’on ne peut pas regarder les joueurs dans les yeux, les mettre face à leurs responsabilités », écrivait-il encore. « La différence entre un contact direct et des messages relayés par le staff est la même qu’entre serrer la main à la famille lors d’un enterrement et envoyer une carte de condoléances. »

Suspendu deux mois et demi, il ne pourra pas sermonner ses troupes à la mi-temps d’un match avant février prochain.

© 2022 AFP

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