Pour Marjorie Mayans, les Bleues n’ont « rien à perdre » face aux Anglaises

Paris, 14 oct 2022 (AFP) – La troisième ligne Marjorie Mayans (31 ans), de retour au sein du XV de France féminin après une année 2021-2022 « très difficile » et un burn-out, va honorer sa 50e sélection samedi à Whangarei (Nouvelle-Zélande) contre l’Angleterre, face à qui les Bleues n’ont « rien à perdre ».

Q: Mis à part le match de préparation contre l’Italie le 9 septembre dernier, vous n’aviez plus joué avec la France depuis le 24 avril 2021. Que s’est-il passé?

R: « J’ai connu une année très difficile, durant laquelle il m’est arrivé quelque chose qui ne m’était jamais arrivé: j’ai fait un burn-out, c’est la première fois que je le dis. Donc là, d’être titularisée contre l’Afrique du Sud et de nouveau contre l’Angleterre, j’étais super contente car j’ai travaillé dur pour revenir. Et je suis d’autant plus fière d’avoir montré que je n’étais pas trop +vieille+ et que j’avais encore ma place dans l’équipe. De toutes manières, j’aurais arrêté si j’avais pensé que ce n’était plus le cas ».

Q: Que signifie pour vous cette 50e sélection?

R: « Elle représente la fierté d’avoir réussi à revenir après cette année compliquée. Je ne suis pas du genre à compter mes sélections, j’ai fait beaucoup de VII, de XV, j’ai pris beaucoup de plaisir dans les deux disciplines… Mais là, la 50e face aux Anglaises… Ce sont toujours des matches que j’affectionne beaucoup et cela me rend fière d’avoir réussi à revenir, malgré cette année difficile où on ne me faisait plus confiance. Je suis contente d’en être là aujourd’hui ».

Q: Vous étiez l’une des titulaires lors de la dernière victoire (18-17) des Bleues devant l’Angleterre, le 10 mars 2018, quel souvenir en gardez-vous?

R: « J’ai quelques actions qui me reviennent, comme l’essai de Jessy (Trémoulière) en fin de match, mais je me souviens surtout du gros combat qu’on avait livré et de cette confiance collective qu’on dégageait. On avait été menées pendant pas mal de temps mais on est resté sereines, on a fait des erreurs mais on y a toujours cru et ça reste un match extraordinaire, qui nous avait ouvert les portes du Grand Chelem, et qui restera gravé en termes d’état d’esprit ».

Q: Que dites-vous à vos jeunes coéquipières qui n’ont encore jamais gagné contre les « Red Roses »?

R: « On leur dit que c’est jouable, de faire comme d’habitude, qu’il faut juste qu’on s’éclate et qu’on prenne du plaisir. Elles apportent leur fraîcheur, le fait de ne se poser aucune question, leur dynamisme. Elles n’ont pas cette pression et elles arrivent avec des qualités incroyables, développées très jeunes. Nos lignes arrières, notamment, n’ont rien à envier aux trois-quarts anglaises ».

Q: Qu’attendez-vous de cette rencontre contre l’Angleterre?

R: « C’est le match parfait pour se retrouver entre nous, retrouver notre confiance. Il n’est pas décisif pour la qualification, donc on n’a rien à perdre. Certes, les Anglaises sont les meilleures mondiales mais on est les seules à avoir réussi à les faire déjouer, à les accrocher… On a une équipe qui a les armes pour faire quelque chose, il faut réussir à les exploiter et à les mettre à profit pour faire un résultat ».

Q: Comment comptez-vous vous y prendre?

R: « On a bien sûr travaillé les ballons portés, qu’on a du mal à contrer, et la discipline, afin de ne pas prendre de pénalités ni de leur laisser des opportunités de marquer. Et après on défendra notre ligne comme des mortes de faim. On veut miser surtout sur une grosse performance collective, on fera les comptes après: se donner à fond pendant 80 minutes, respecter notre plan de jeu, trouver du liant collectif et jouer au rugby comme on aime, en se faisant plaisir ».

Propos recueillis par Laure BRUMONT.

© 2022 AFP

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