Rabah Slimani prêt à relever le défi irlandais avec le Leinster

Rabah Slimani Clermont

Après seize ans en Top 14, le pilier droit international Rabah Slimani n’a pas hésité longtemps avant de rejoindre l’Irlande et le grand Leinster, flatté et impatient de découvrir le United Rugby Championship (URC) qui débute vendredi.

C’est sûrement le transfert le plus inattendu de l’été, par sa soudaineté et sa destination. « C’est allé tellement vite, jamais je n’aurais pensé être en Irlande, au Leinster », résumait Slimani fin août après le match de préparation de sa nouvelle équipe à Bordeaux.

L’URC, qui réunit des équipes écossaises, galloises, irlandaises, italiennes et sud-africaines, n’a jamais été le lieu d’expression de beaucoup de joueurs tricolores. Ces deux dernières saisons, le centre Antoine Frisch, dont la grand-mère est native de Dublin, s’y est illustré au Munster jusqu’à obtenir cet été ses deux premières sélections avec les Bleus.

Mais Frisch est revenu en Top 14, à Toulon. Slimani, 57 sélections pour le XV de France, est donc son successeur comme unique Français dans la compétition.

« C’est toujours cool d’être le petit +Frenchy+ mais j’attends juste le mois de mars et Irlande-France pour voir ce qui va se passer », se marre le pilier de 34 ans originaire de Sarcelles.

– « Ça ne se refuse pas » selon Rabah Slimani –

« C’est un changement pour moi. Si je ne l’avais pas fait maintenant, je ne l’aurais jamais fait, précise l’ancien joueur du Stade français (2009-2017) et de Clermont (2017-2024). Partir à l’étranger, forcément on y pense quand on voit les étrangers venir en France. Quand on est plus jeune, on se pose des questions: +Est-ce que je suis prêt, pas prêt ?+ Là, l’opportunité s’est présentée et c’est quelque chose que l’on ne peut pas refuser non plus. »

Une opportunité née « d’un quiproquo » avec l’ASM. « Quand Jono Gibbes était entraîneur de Clermont, j’ai signé un contrat de deux ans comme joueur puis un an comme entraîneur mais Jono n’est pas resté, précise-t-il. Christophe (Urios) est arrivé, j’ai beaucoup échangé avec lui, j’ai fait ma saison mais on ne s’est pas compris et le Leinster a montré son intérêt. »

L’approche des Irlandais le fait réfléchir, notamment sur le plan familial avec sa femme, sa fille. « J’ai dit +Let’s go !+ Elles m’ont suivi, ce sont aussi des expériences de vie que l’on ne vit qu’une fois. »

Et voilà Rabah Slimani plongé au Leinster, quadruple champion d’Europe et finaliste malheureux des trois dernières Champions Cup. « Ils ont été clairs et honnêtes. Ils connaissent mes aptitudes sur la mêlée, ils pensent à ça aussi », reconnaît Slimani qui a beaucoup parlé avec Leo Cullen, le manager du Leinster.

Lui qui a validé son diplôme d’État pour entraîner l’année dernière est venu pour « transmettre », « apporter mon expérience, même si dans l’équipe du Leinster, il y a la moitié de l’équipe d’Irlande donc il y en a aussi ». Avec un défi supplémentaire: le faire dans un anglais qu’il peaufine.

– Retrouvailles avec Clermont –

« Bien sûr, I speak English », rigole-t-il. « Avec leur accent irlandais, ça va un peu vite parfois mais j’arrive à les comprendre, c’est l’essentiel. Les termes techniques, je les connaissais parce que j’ai joué avec beaucoup d’étrangers, j’ai eu des entraîneurs étrangers aussi. »

De ses premières semaines dublinoises, Rabah Slimani retient « le mode de vie différent et cool, notamment pour les enfants », « la culture du café » chère aux Irlandais.

Niveau rugby, « tout va vite tout le temps, tout le monde est prêt tout le temps, les entraînements ne durent pas très longtemps mais c’est intense. Chez nous, la pré-saison, c’est du physique, on court, on court. Là c’est compris dans l’entraînement », détaille le pilier.

Impatient de découvrir l’URC vendredi sur la pelouse des Ecossais d’Edimbourg, Rabah Slimani a l’impression « de jouer la Coupe d’Europe tous les week-ends entre l’Afrique du Sud, le pays de Galles… C’est génial à 34 ans ».

Et, hasard du calendrier, il se délecte à l’avance de retrouver Clermont en Champions Cup, en Irlande le 14 décembre: « Je l’avais dit, avec la chance que j’ai. Ça va me faire bizarre. »

© Agence France-Presse

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