Révolution dans le Rugby : un nouveau format pour la Coupe du Monde 2027

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World Rugby a officialisé mardi l’élargissement de la Coupe du monde, pour la porter de vingt à vingt-quatre équipes en 2027, ainsi que la création d’une nouvelle compétition biennale organisée, elle, dès 2026, lors des périodes dédiées habituellement aux tournées.

A l’occasion du prochain Mondial, organisé du 1er octobre au 13 novembre 2027 en Australie, 24 équipes seront qualifiées et réparties en six poules de quatre avec, modification supplémentaire, l’introduction de huitièmes de finale.

Depuis 2003, les vingt sélections qualifiées étaient réparties en quatre groupes de cinq, les deux premiers de chaque poule accédant directement aux quarts de finale.

Dans quatre ans, la durée de la compétition sera par ailleurs réduite, passant de sept à six semaines. Cela doit permettre de donner « de l’élan à la phase de poule », tout « en respectant le même nombre minimum de jours de repos (cinq, NDLR) entre les matches » que lors du Mondial en France, a expliqué l’instance du rugby mondial.

« Si nous voulons devenir un sport véritablement mondial, nous devons créer plus de pertinence, d’opportunités et de compétitivité pour attirer de nouveaux fans », a expliqué le président de World Rugby, Bill Beaumont, à quatre jours de la finale du Mondial-2023 entre la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud, samedi au Stade de France.

« Cette incroyable Coupe du monde 2023 a démontré la passion et le potentiel qui existent au-delà des dix ou douze premières nations, si nous voyons grand et si nous pensons de manière inclusive », a ajouté Beaumont.

– Calendrier surchargé –

Autre changement dans le calendrier du rugby mondial: la création d’une « Coupe des Nations » qui sera disputée tous les deux ans à partir de 2026 et se tiendra en juillet et novembre, à la place des tournées actuelles.

Elle regroupera les six nations du Tournoi (France, Ecosse, Irlande, pays de Galles, Angleterre, Italie), les quatre du Rugby Championship (Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Australie, Argentine) et deux nations invitées.

Selon plusieurs médias, les deux premiers invités en 2026 pourraient être le Japon et les Fidji.

Un système de promotion-relégation, avec barrages, sera par ailleurs mis en place, à partir de 2030, avec une deuxième division, également composée de douze équipes.

Les rencontres, six par pays, seront programmées lors des fenêtres de juillet dans l’hémisphère Sud et de novembre dans l’hémisphère Nord et pourraient aboutir à une finale fin novembre.

Cette compétition, dans les cartons depuis un moment, a été validée mardi par le conseil de World Rugby après de longues semaines de tractations en marge du Mondial-2023.

– Un Tournoi plus court –

L’arrivée d’un nouveau tournoi international s’inscrit dans le contexte d’un calendrier mondial déjà surchargé.

Cette situation embarrassait d’ailleurs de nombreux pays, dont l’Argentine et la France. Dans un courrier adressé à World Rugby, que l’AFP a pu consulter, LNR et FFR insistaient sur « la nécessité de parvenir à un équilibre global entre les compétitions d’équipes nationales et de compétitions de clubs, en accompagnant la création des nouvelles compétitions internationales de contreparties précises et proportionnées ».

Les Français ont eu gain de cause sur ce point puisque le conseil a réformé la règle 9, qui régit la mise à disposition des joueurs internationaux.

Conséquence, le Tournoi des six nations se disputera à partir de 2026 sur une période de six week-ends au lieu de sept actuellement, a annoncé de son côté le comité organisateur.

De nombreux joueurs des « petites » nations, dites du « tier 2 », ont exprimé leur désarroi.

« Je suis vraiment déçu. Cette Coupe du monde a démontré que, pour des équipes comme le Portugal, la Géorgie, les Samoa, les Tonga, l’Uruguay, le Chili… cette compétition est importante. C’est incroyable d’entendre des discussions sur le développement du rugby mais tout ça est une insulte », a confié l’ouvreur samoan Lima Sapoaga à l’AFP.

« Jouer contre les grosses équipes leur permet de progresser, de rendre le rugby meilleur (…) Les nations du +tier 2+ ne demandent pas la charité mais d’avoir une chance égale de prouver leur valeur et de développer notre sport. Etre exclu de ça, c’est incroyablement frustrant. Le rugby, c’est pas ça », a ajouté l’ancien joueur de Lyon, également ex-All Black (16 sélections entre 2015 et 2017).