Top 14: en quittant les Bleus pour l’UBB, Giroud avait « besoin de se mettre en danger »

Bègles (France), 1 déc 2023 (AFP) – Directeur de la performance du XV de France pendant près de cinq ans, Thibault Giroud a expliqué vendredi son arrivée à Bordeaux-Bègles par le « besoin de se remettre en danger », ajoutant avoir retrouvé à l’UBB « un quotidien en club qui lui manquait ».

« En 23 ans de carrière, j’ai fait 17-18 ans de club, un peu partout dans le monde. Le quotidien d’un club me manquait », a-t-il dit vendredi avant d’affronter Oyonnax en Top 14.

« Ça a été un choix assumé de partir du XV de France. Pas motivé par le résultat du XV de France. Je voulais revenir en club, j’avais besoin de me remettre en question, de repartir dans quelque chose de différent et surtout de me remettre en danger, ce qui a été le leitmotiv de ma carrière, de pas avoir peur de changer et de faire autre chose », a déclaré Giroud à la veille du déplacement dans l’Ain.

« J’ai connu une expérience magique pendant cinq ans avec le XV de France mais je suis un mec de club », a-t-il ajouté.

Il y a un peu moins d’un an, Giroud avait dit oui à l’UBB car « ce qui m’a plu, c’est que Yannick (Bru, le manager, NDLR) est quelqu’un de très ouvert et capable de mettre une nouvelle méthodologie: il me laisse l’ouverture de mettre en application une expertise un peu différente, qu’on ne soit pas sur une préparation athlétique séparée du projet de jeu ».

– Compliqué d’évacuer le quart de finale –

L’ancien bobeur olympique de 49 ans reconnaît qu' »on ne fait pas du copier-coller » par rapport à une préparation pour le niveau international. « L’environnement change, les joueurs changent même si beaucoup de joueurs ici étaient sur le projet de jeu XV de France pendant cinq ans. »

« C’est une des raisons aussi pour lesquelles j’étais très content de venir ici puisque je n’arrive pas dans l’inconnu », a poursuivi Giroud qui, cinq ans après la fin de son expérience à Toulon, estime que « le Top 14 a beaucoup évolué ».

« On se rend compte, développe-t-il, que l’on se rapproche beaucoup du niveau international sur pas mal de choses, notamment sur le temps de jeu effectif, 37, 38, 39 minutes, ce qui est beaucoup et la méthodologie se rapproche pas mal sur certains domaines de performance. »

Interrogé sur la fin de l’aventure mondiale des Bleus, stoppés en quarts de finale par l’Afrique du Sud, il a estimé que cette élimination avait été « très brutale pour tout le monde ».

Le sujet est « encore un petit peu tabou, on garde encore ça tous pour nous », a-t-il ajouté, comprenant que « pour certains joueurs et membres du staff, c’est compliqué de récupérer de ça ».

« Certains avaient besoin de rejouer, d’autres avaient besoin de temps », analyse-t-il. « Je l’ai eu dur comme tout le monde et je peux comprendre qu’il y ait des joueurs qui prennent beaucoup plus de temps pour se remettre d’une aventure comme celle-ci de plusieurs années qui s’est arrêtée en quart de finale. »

© 2023 AFP

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