Paris, 3 fév 2023 (AFP) – Revigorée par son succès l’an dernier à Cardiff, le premier dans le Tournoi des six nations depuis 2015, l’Italie doit désormais « viser l’excellence à chaque match », estime le demi d’ouverture Paolo Garbisi, forfait pour le match contre la France dimanche, dans un entretien accordé à l’AFP.
QUESTION: Comment va votre genou?
REPONSE: « Ma récupération se passe bien, on est dans les temps. A chaque fois que je monte en intensité à l’entraînement, je n’éprouve aucune douleur, donc c’est bien. Je ne jouerai pas dimanche, c’est trop tôt, mais contre l’Angleterre (lors de la 2e journée le 12 février, ndlr), il faut voir, même si ça risque d’être prématuré encore ».
Q: Dans quel était d’esprit se trouve le groupe après une année 2022 marquée par cinq victoires en onze matches?
R: « On est de plus en plus en confiance, car le travail qu’on a fait amène des résultats. On a des entraîneurs qui nous laissent de la liberté sur le terrain et du coup, ça nous permet de nous amuser. En plus, en travaillant avec des arbitres, on est passé d’une moyenne de 17-18 pénalités concédées à 8-9, faisant de l’Italie l’équipe la plus disciplinée (la moins pénalisée, ndlr) du Tournoi 2022. C’est le fruit d’un travail énorme et un aspect de notre jeu très important pour nous ».
Q: Quel est votre objectif cette année dans le Tournoi?
R: « On a trois matches à la maison (France, Irlande et pays de Galles, ndlr), c’est plutôt pas mal pour espérer faire mieux que l’année dernière. L’équipe est sans doute davantage respectée, je pense que nos adversaires savent à présent qu’ils doivent être bien préparés face à nous car sinon, ça peut être compliqué ».
Q: Votre coéquipier Ange Capuozzo a été élu révélation de l’année. Comment vit-il ce changement de statut?
R: « C’est un garçon très humble, serein, ce qui est rare vu son succès actuel. C’est super ce qui lui arrive. Sur le terrain, c’est un joueur redoutable ballon en main, avec ses appuis et sa vitesse. Et dans la vie, il est très simple. Il va désormais être pisté par toutes les défenses mais il a les épaules pour assumer, malgré sa taille (1,77 m)! ».
Q: Quel souvenir gardez-vous de votre victoire à Cardiff?
R: « Pfff, c’était exceptionnel, une joie incroyable. On s’est enlevé un poids, celui des 36 défaites de rang encaissées. Et puis ça faisait un moment qu’on entendait les gens parler de notre remplacement dans les Six nations par l’Afrique du Sud… On a montré qu’on avait notre place. Mais il ne faut pas attendre sept ans pour gagner à nouveau! C’est fondamental, il faut confirmer cette année. »
Q: En novembre, vous avez passé un cap en gagnant contre l’Australie…
R: « Je ne vais pas vous mentir: notre objectif, c’était surtout de vaincre les Samoa. Alors le lundi, après la victoire contre eux (49-17), on s’est dit +comment rester motivés alors qu’on a déjà gagné le match qu’il fallait gagner?+ On a donc décidé de progresser dans tous les aspects du jeu face à l’Australie et on a réussi (28-27). On aurait même pu gagner plus largement ».
Q: Au niveau personnel, votre titre de champion de France avec Montpellier vous pousse-t-il à être plus ambitieux en sélection?
R: « Oui, mais ça a toujours été comme ça: je suis très dur avec moi-même, très exigeant. Je veux gagner d’autres titres, je ne vais pas m’arrêter là-dessus, que ce soit en sélection ou avec Montpellier. Avec l’Italie, j’essaie d’être irréprochable pour essayer d’emmener tout le monde vers le plus haut possible. En tant qu’équipe, à chaque match, à chaque entraînement, on doit viser l’excellence ».
Q: Votre frère Alessandro a été retenu en sélection comme demi de mêlée: vous en rêvez d’une charnière 100% Garbisi?
R: « Bien sûr! On partage la même chambre, on en parle tous les jours et j’espère que ça va arriver bientôt. Ce serait une grande fierté pour nous et… pour nos parents aussi! ».
Propos recueillis par Laure BRUMONT.
© 2022 AFP
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