Après les All Blacks, l’Uruguay. Le XV de France, largement remanié avec Anthony Jelonch comme capitaine, passe à la deuxième étape de son Mondial, jeudi (21h00) à Lille, face à un adversaire incomparablement plus modeste.
Sur le papier, les Bleus, parmi les grands favoris de la compétition, n’ont pas grand chose à craindre des Uruguayens: en cinq participations à une Coupe du monde, la 17e nation mondiale au classement World Rugby n’a remporté que trois matches.
Le match sera précédé d’un hommage aux victimes du seïsme au Maroc et des inondations en Libye, sous forme d’une minute d’applaudissements.
Ensuite, pas question pour les Français de prendre cette deuxième rencontre à la légère. « On l’aborde comme le match de la Nouvelle-Zélande. L’écart entre les deux équipes, il y est sur le papier, il est présent mais les Uruguayens vont avoir à coeur de bien faire et de montrer une belle image. On aurait trop à perdre à les prendre de trop haut », a assuré le talonneur Pierre Bourgarit, un des douze nouveaux joueurs titularisé par Fabien Galthié par rapport au XV lancé contre les All Blacks en ouverture du tournoi, vendredi dernier (victoire 27-13).
Le principal changement intervient en troisième ligne, où Anthony Jelonch a réussi son incroyable pari: victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche le 26 février, opéré début mars, le Toulousain va disputer son premier match en six mois. Avec les galons de capitaine, qui plus est.
– Jelonch capitaine –
« Cela fait quelques semaines que je m’y prépare, que je suis prêt à jouer. Je me suis encore entraîné dur toute la semaine dernière et Fabien (Galthié) m’avait dit: +C’est toi qui choisis le match que tu veux jouer.+ J’ai répondu: +Le plus vite possible, je me sens prêt.+ Il m’a annoncé que je serais même capitaine jeudi et j’ai repensé à tous les moments durs depuis la blessure. Je ne suis pas quelqu’un de très émotif mais cela m’a fait plaisir. J’ai hâte d’y être, que le coup d’envoi soit donné », a confié Jelonch.
A ses côtés, seuls trois des titulaires du XV tombeur des All Blacks ont conservé leur place: le deuxième ligne Cameron Woki, l’ailier Gabin Villière et le centre Yoram Moefana.
Les cadres habituels – le capitaine et demi de mêlée Antoine Dupont, le centre Gaël Fickou, l’ailier Damian Penaud, l’arrière et buteur Thomas Ramos ou le troisième ligne Grégory Alldritt – ont été laissés au repos.
« C’est la meilleure équipe du moment », s’est pourtant défendu le sélectionneur Fabien Galthié, qui doit gérer les états de forme de ses stars, l’enchaînement des matches (trois en 14 jours en septembre) et les blessés (Paul Willemse, Julien Marchand, Cyril Baille, Jonathan Danty…).
– « Rêver grand » –
Car si les quarts de finale semblent promis aux Bleus dans un groupe A que complètent l’Italie et la Namibie, le chemin des demies passera par un des cadors du groupe B, où s’affrontent les champions du monde sud-africains, les N.1 mondiaux irlandais et les coupeurs de tête écossais – l’équipe qui a le plus battu le XV de France depuis l’arrivée de Galthié sur son banc.
D’ici là, les Uruguayens, qui vont disputer jeudi leur premier match dans le tournoi, ne s’offriront pas en victimes. « Los Teros », du nom d’un oiseau sud-américain au comportement agressif, ont débarqué en France le couteau entre les dents. « Depuis quelques temps, l’Uruguay essaye davantage d’imposer son jeu. Évidemment, c’est plus difficile à ce niveau de compétition mais l’idée reste la même: proposer des choses, autant en défense qu’en attaque, et ne pas subir », a assuré l’ailier Nicolas Freitas, qui évolue à Vannes (Pro D2).
« En restant attentistes contre la France, on s’expose à de gros problèmes. On veut prendre des initiatives et profiter à fond de l’occasion qui nous est donnée de nous mesurer à une sélection du plus haut niveau mondial », a-t-il ajouté.
« Il va falloir les respecter et y croire, sinon on va se retrouver en situation de désavantage. Il faut les respecter mais sans trop en faire », a abondé le troisième ligne Manuel Ardao.
Avec quelques professionnels et une majorité de joueurs qui évoluent à Penarol, club de Montevideo, l’Uruguay s’est fixé un objectif: remporter deux matches en Coupe du monde, comme l’a expliqué le deuxième ligne de Bayonne Manuel Leindekar à l’AFP. « On s’est fixé un grand objectif car il faut rêver grand pour réussir. »
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