Toulouse, 20 nov 2022 (AFP) – Cantonné dans l’ombre d’Antoine Dupont depuis ses débuts internationaux, le demi de mêlée Maxime Lucu a répondu présent en l’absence de son illustre capitaine avec une prestation rassurante lors du succès du XV de France face au Japon (35-17) dimanche à Toulouse.
Assumer le rôle de titulaire laissé vacant par l’indiscutable Dupont, suspendu quatre semaines pour avoir déstabilisé en l’air le Sud-Africain Cheslin Kolbe le week-end précédent, était un véritable défi pour le Basque de 29 ans.
Le joueur de Bordeaux-Bègles n’avait joué au total que 134 minutes lors de ses dix premières sélections, pour deux titularisations seulement, déjà contre les Japonais lors de la dernière tournée d’été victorieuse (42-23 et 20-15).
« Je suis lié au Japon », a-t-il sourit après la rencontre, qu’il avait préparée avec un peu plus de pression que d’habitude. « C’était un rendez-vous que je devais aborder le plus sérieusement et sereinement possible. A Toulouse, devant des copains, de la famille… J’ai voulu rester dans ce que je sais faire de mieux et surtout ne pas surjouer, parce que ce n’est pas mon rugby ».
En concurrence, pour démarrer, avec le Lyonnais Baptiste Couilloud, au profil plus similaire à celui de Dupont, l’habituelle doublure du meilleur joueur du monde 2021 a été à la hauteur.
Plutôt précis dans son jeu au pied, collant bien au ballon, Lucu a sereinement animé le jeu tricolore en première période. Le demi de mêlée, qui avait honoré sa première sélection le 14 novembre 2021 lors de la victoire (41-15) face à la Géorgie chez lui à Bordeaux, a notamment été directement à l’origine de l’essai du break français.
Sur une inspiration individuelle, il s’est échappé petit côté juste après la ligne médiane pour cadrer le dernier défenseur avant de délivrer une offrande à son capitaine et ami d’enfance Charles Ollivon, originaire comme lui du petit village basque de Saint-Pée-sur-Nivelle.
– « Quelqu’un de fiable »-
« Je le connais très bien. On joue au rugby ensemble depuis qu’on a 4, 5 ans. C’est quelqu’un de fiable, qui a de belles valeurs. C’est un mec super pour un groupe », avait salué Ollivon la veille, comme pour rassurer ceux qui pouvaient s’interroger sur la capacité de Lucu à prendre le relais de la superstar Dupont.
« On sait les qualités qu’a Antoine. On sait que depuis deux ans, il marche sur le rugby français et mondial. J’apporte des choses complètement différentes de lui. Je n’ai pas son jeu, je ne peux pas me comparer à un joueur comme Antoine », avait lui-même reconnu le joueur de l’UBB au début du mois.
Sur la pelouse du Stadium, il s’est évertué à jouer juste, n’hésitant pas à défendre dur, comme lors de ce temps fort japonais où il oblige son vis-à-vis à commettre un en-avant (51).
Dans une seconde période plus brouillonne, au cours de laquelle les Français ont alterné le bon et le moins bon, Lucu, encore été très présent dans la continuité du jeu, a définitivement validé son examen de passage.
« J’ai essayé d’être au service du collectif, de mettre en ordre les choses qu’on avait préparées », a-t-il expliqué. « Personnellement, c’est top de porter le numéro 9 en France. C’est un maillot qui représente énormément dans une carrière de joueur. C’est une étape qui était primordiale pour moi. Je progresse de jour en jour ».
Remplacé à la 70e minute seulement par Couilloud, preuve supplémentaire de la confiance du staff à son égard, Lucu a peut-être profité de son après-midi toulousain pour définitivement clore le débat sur l’identité du remplaçant idoine de « Toto » Dupont.
© 2022 AFP
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