Villeneuve-d’Ascq, 14 sept 2023 (AFP) – La discipline n’a pas été au niveau d’un favori du Mondial-2023, ni le jeu d’attaque, et la défense a eu quelques ratés, mais Anthony Jelonch, leader par l’exemple, est de retour: six éléments à retenir de la victoire laborieuse du XV de France face à l’Uruguay, jeudi à Lille.
. Encore une entame ratée
Comme face à la Nouvelle-Zélande en match d’ouverture de la Coupe du monde vendredi dernier au Stade de France, les Bleus ont été surpris dès les premières minutes du match.
Si face aux All Blacks, le fait de prendre dès la deuxième minute un essai a pu être lié à l’émotion, ce n’était pas le cas au stade Pierre-Mauroy, où les Uruguayens sont rentrés dans la rencontre dès le coup d’envoi, jouant crânement leurs chances.
Et c’est d’un joueur évoluant en France, à Vannes (Pro D2), qu’est venue la première banderille: sur une belle passe de l’ouvreur des Teros Felipe Etcheverry, l’ailier du club breton Nicolas Freitas est allé aplatir au pied des perches, dès la 6e minute.
. Action, réaction
La sérénité est bien l’une des qualités de ces Français génération 2023.
Contre les All Blacks, les Bleus ne s’étaient pas laissé perturber par le premier essai de Telea, et s’ils avaient attendu la 55e pour marquer le leur, ils avaient confié au pied de Thomas Ramos le soin de recoller au score puis de passer devant à la mi-temps.
Cette fois-ci, à chacun des deux essais encaissés, les Bleus ont réagi immédiatement: dans les cinq minutes par Antoine Hastoy, dans les deux minutes par Peato Mauvaka, tout juste entré en jeu.
. Une défense friable
Contre la Nouvelle-Zélande, le nombre de plaquages ratés (32) avait constitué l’un des points majeurs à améliorer.
Face aux Teros, on a encore vu beaucoup de plaquages ratés (18 contre 13 pour l’Uruguay), une défense transpercée à plusieurs reprises, notamment sur l’essai, finalement refusé, de l’ouvreur Etcheverry en fin de première période mais aussi en deuxième période.
. La discipline en chute libre
Lors du premier match face aux All Blacks, les Français avaient remporté la victoire de la discipline: en concédant seulement quatre pénalités, ils avaient réalisé le plus petit total de l’ensemble des matches de la première journée de la compétition.
A Lille, c’est un tout autre visage qu’a montré l’équipe de France. Avec 15 pénalités concédées, soit plus que la moyenne « tolérée » pour une équipe de leur niveau, les Bleus ont du souci à se faire. « C’est énorme, c’est même inadmissible au niveau international », a souligné le deuxième ligne Cameron Woki au micro de TF1.
Les hommes de Fabien Galthié ont aussi encaissé jeudi leur premier carton jaune de la compétition, par Romain Taofifenua (27e), pour un plaquage dangereux.
. Anthony Jelonch a rassuré
Capitaine d’un soir, le troisième ligne des Bleus, de retour six mois après avoir été opéré d’une rupture du ligament croisé du genou, a rassuré le staff des Bleus.
Il n’a passé que cinquante minutes sur la pelouse, il s’est montré relativement discret (3 plaquages) mais il ne s’est pas pour autant économisé dans les rucks ni en défense.
. Banc moins profond qu’espéré, pas de bonus
Sans Antoine Dupont, au repos comme les principaux cadres (Matthieu Jalibert, Gaël Fickou Grégory Alldritt), les remplaçants n’ont pas brillé.
Face à la 17e nation mondiale, le public lillois était en droit d’espérer un festival d’essais: las, les Bleus ont été bien peu inventifs de ce côté-là, n’arrivant pas à produire suffisamment de jeu, perdant trop de ballons, ne parvenant pas à enchaîner assez.
Seul l’essai tardif (72e) de Louis Bielle-Biarrey, devenu à 20 ans et 88 jours le plus jeune international français à disputer une Coupe du monde, a été à la conclusion d’une franche action offensive, sur une longue passe sautée d’Hastoy, auteur du premier essai.
Au final: trois essais, pas de point de bonus et moins de profondeur de banc qu’espéré.
© 2023 AFP
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