La Rochelle-Leinster, comme on se retrouve déjà

La Rochelle vs. Leinster : Le face-à-face tant attendu pour la suprématie européenne

Classique du printemps des trois dernières saisons, La Rochelle et le Leinster se retrouvent d’entrée, dimanche, en Champions Cup, l’un pour assumer son statut en Europe, l’autre pour tenter de rebondir, les deux avec un moral plombé par les déboires de leurs sélections nationales au Mondial. Le match sera à suivre en direct à la radio et/ou avec des scores live sur notre site web ou notre application.

. Les deux étoiles rochelaises

Quand on inscrit son nom à un palmarès, on commence à compter. Quand on réitère la performance l’année suivante, on change de dimension…

La Rochelle, qui a réalisé cet exploit, peut-il dès lors être qualifié de +grand d’Europe+? « Oui », répond à l’AFP son manager Ronan O’Gara. « Mais c’est du passé. »

« On fait partie des vainqueurs, on a le droit de dire qu’on a deux étoiles sur le maillot. Après… », embraye le troisième ligne international Paul Boudehent.

Homme fort du pack maritime, le talonneur Pierre Bourgarit teinte lui sa réponse d’humilité: « On ne se considère pas comme un grand d’Europe. Tout ce que l’on a fait, ça reste dans les mémoires, on le garde dans les têtes, bien sûr, mais ça ne va pas écrire le futur ».

. Les deux saisons blanches du Leinster

Ces 15 dernières saisons, cela n’était jamais arrivé à la franchise de Dublin, machine à gagner en poules (26 victoires, une défaite depuis 2017), de finir deux saisons de rang sans aucun titre.

Pour l’expliquer, certains évoquent une fin de cycle, des cadres vieillissants… Une chose est sûre, le Rochelais Ronan O’Gara, ex du Munster et prophète en son île, sait où il va: « c’est un avantage de rencontrer une équipe irlandaise car je connais leur mentalité, leur équipe ».

« Ils ont des qualités que l’on arrive à bien contrer avec nos caractéristiques », reconnait de son côté Bourgarit, qui n’a pas oublié que, lors de la dernière finale, La Rochelle a pris « 17 points en l’espace de 15 minutes. Ils nous en ont fait voir de toutes les couleurs, c’est qu’ils nous ont bien étudiés ».

L’arrivée dans leur staff du Sud-Africain Jacques Nienaber, qui a maintenu les Springboks sur le toit du monde cet automne, est censé apporter un nouveau souffle à la bande de Leo Cullen, orpheline de la légende Jonathan Sexton, néo-retraité.

. Frustrés d’octobre

Observateur très attentif du dernier Mondial, O’Gara a retrouvé ses internationaux français « très marqués » par « la deuxième tape sur la tête » reçue avec les Bleus, qui est venue s’ajouter à la finale de Top 14 perdue sur le fil contre Toulouse (26-29).

« C’est fascinant pour moi de voir ces jeunes garçons, avec des émotions, qu’on sent perturbés par l’opportunité ratée de vivre quelque chose d’exceptionnel avec la Coupe du monde dans leur pays », explique-t-il. « On n’a jamais vu un tel intérêt en France pour cette compétition, certains imaginaient descendre avec la coupe autour de l’Arc-de-Triomphe… Tout le monde doit accepter que ce rêve est terminé! »

« Mais, vous savez, je pense exactement la même chose avec les joueurs du Leinster, voire même que c’est plus difficile pour eux, qui avaient aussi de grands objectifs avec l’Irlande », poursuit-il. « Leur douleur doit être plus forte que notre envie d’aujourd’hui. Ca, c’est ma bataille pour ce week-end ».

. Bête noire (et jaune)?

Défaits en demie en 2021, puis en finale les deux années suivantes, les Irlandais ne nourriraient-ils pas un léger complexe d’infériorité?

« Le terme +bête noire+, je le laisse aux journalistes », en sourit Bourgarit. « On ne réfléchit pas à l’ascendant psychologique, on ne se focalise pas du tout là-dessus. Ce n’est pas parce que tu as gagné le match précédent que tu gagneras le prochain », renchérit Boudehent.

En quête d’un match référence cette saison, O’Gara parle de « momentum car décembre est toujours important pour nous ». « C’est même excitant quand on joue un grand adversaire », ajoute le technicien irlandais. L’accélération des siens lors des 30 dernières minutes face à Perpignan (35-6) l’ont en partie rassuré. « On en avait besoin car, si c’est face au Leinster, on prend une branlée. Voilà notre défi dimanche! »

© 2023 AFP

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