Paris, 3 sept 2023 (AFP) – Après cinq saisons au Racing 92, Finn Russell a quitté le Top 14 mais le fantasque ouvreur de l’Ecosse rêve de revenir pour « finir sa carrière en France », comme il l’a confié dans un entretien à l’AFP avant le coup d’envoi de la Coupe du monde.
QUESTION: Que retenez-vous de vos cinq saisons en France?
REPONSE: « Je me suis régalé! Quand je suis venu ici, je cherchais un nouveau défi… et je l’ai eu, sur le terrain et en dehors. C’était une nouvelle culture, une nouvelle langue mais j’ai vraiment aimé mon temps en France. C’est quelque chose que certains font sans se donner à fond. Moi, je voulais vraiment apprendre la langue et embrasser la culture. Je me suis éclaté, je ne suis pas devenu Français mais j’ai essayé de m’intégrer autant que possible (sourire). J’ai le sentiment de m’être plutôt bien débrouillé. En tout cas, j’ai adoré mon séjour en France. »
Q: A la fin, vous faisiez même les conférences de presse en français.
R: « Après cinq ans, je me suis dit qu’il fallait! (rires) J’aurais pu sans doute faire mieux, surtout si j’avais continué mes cours plus longtemps… J’ai atteint un niveau suffisant pour tenir des conversations, comprendre ce qu’on me disait et faire passer mon message. En plus, ça va être pratique pour le Mondial! »
Q: Qu’est-ce qui vous a attiré en France?
R: « Je ne suis pas sûr: je crois que je voulais juste essayer autre chose. En quittant Glasgow, j’aurais pu aller en Angleterre mais je n’en avais pas envie. Je voulais quelque chose de différent, pour sortir de ma zone de confort. Je ne connaissais pas le mode de vie en France ni la façon de jouer. Mais maintenant, je peux vous dire que la France, c’est un des meilleurs pays pour jouer au rugby. »
Q: Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en France?
R: « (sourire) Les boulangeries et les pâtisseries étaient vraiment incroyables! Les baguettes, surtout. Elles sont simples mais elles sont tellement bonnes! On n’en a pas des comme ça ici (en Ecosse, NDLR). Des choses comme ça, simples, c’était super de les avoir tous les jours. Et puis il y a le temps qui est évidemment meilleur qu’en Ecosse! A Paris, il y a tellement de choses à faire: si vous vouliez manger quelque chose, sortir le soir… Vous pouvez tout trouver à Paris. Je ne sais pas si c’est pareil dans les autres régions mais Paris était vraiment un super endroit pour vivre. »
Q: Cette vie va vous manquer?
R: « Absolument. Pour le moment, je ne m’en suis pas encore rendu compte parce que j’aurais été ici de toute façon. C’est le début de quelque chose de nouveau à Bath, ce sera différent mais je sais que Paris et la vie en France vont me manquer. Je me suis vraiment régalé. On en a parlé avec ma compagne et on s’est dit que, selon ce qu’il se passerait dans les prochaines années, on aimerait bien revenir pour finir ma carrière en France. Ce serait bien que mes enfants puissent aussi connaître la vie en France, qu’ils apprennent la langue… J’avais commencé les papiers pour avoir un passeport français. Maintenant que je suis parti, que je n’ai plus d’adresse française, je ne suis pas sûr que ça marcherait. Si je reviens un jour, je pense que je peux faire la demande immédiatement parce que j’ai vécu cinq ans en France. Ce serait chouette, ma fille en aura un, un jour, puisqu’elle est née en France. »
Q: Si vous reveniez en France, ce serait au Racing 92 ou ailleurs?
R: « Je suis ouvert à tout. J’ai adoré mon passage à Paris, j’ai adoré jouer au Racing. Ca dépendra des coaches, si Toto (Laurent Travers, NDLR) est toujours président… J’ai parlé récemment avec lui et on s’est dit qu’on allait rester en contact. On ne sait jamais ce qu’il va se passer. Trois ans, dans le sport, c’est long. J’aimerais revenir au Racing mais ça me plairait aussi de vivre une expérience différente. C’est un pays tellement grand. Je ne me suis pas baladé tant que ça mais partout où je suis allé, c’était super. Mais on veut vraiment revenir en France… En attendant, je sais que Gaël Fickou est la région donc je vais lui demander des conseils pour notre camp de base à Nice (rires) »
Propos recueillis par Nicholas Mc ANALLY.
© 2023 AFP
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