Marcus Smith, une ouverture à l’arrière ?

XV sans quinze ? L’Angleterre essaie au poste de N.15, face au Chili samedi, l’habituel ouvreur Marcus Smith qui n’a jamais commencé un match à l’arrière de sa carrière, ni en club ni en sélection, dans l’espoir d’injecter du tranchant dans son jeu d’attaque au Mondial.

Demi d’ouverture titulaire de l’Angleterre l’an passé sous Eddie Jones, le joueur des Harlequins (24 ans, 26 sélections) a glissé sur le banc depuis l’arrivée en fin d’année dernière de Steve Borthwick, adepte de N.10 gestionnaires et pragmatiques. Une trajectoire contrariée pour celui qui a débuté en sélection à 22 ans.

Seulement, après une victoire sans essai pour son entrée dans la Coupe du monde contre l’Argentine (27-10), le XV de la Rose a été sifflé une heure durant face au Japon (34-12) dimanche par ses propres supporters que son jeu au pied bourratif peine à séduire.

A l’inverse des entrées de Marcus Smith à l’arrière, en préparation contre l’Irlande (10 minutes) et les Fiji (26 minutes) puis contre le Japon (11 minutes) dimanche.

« Il a fait trois apparitions en sortie de banc en N.15 et à chacune d’elles, il s’en est très bien sorti. C’est un joueur talentueux et enthousiasmant qui trouve des espaces », a loué son sélectionneur jeudi.

Compte tenu de l’embouteillage à l’ouverture, entre George Ford, très convaincant contre l’Argentine avec ses 27 points dont trois drops, et le capitaine Owen Farrell, de retour après quatre matches de suspension, la fenêtre de tir se situe peut-être à l’arrière pour la petite bombe de Manille (1,76 m), loin des deux dans la hiérarchie de Steve Borthwick, préférant un ouvreur ordonné plutôt qu’original.

Son coup d’oeil, sa qualité de passe et sa capacité d’accélération très au-dessus de la moyenne peuvent apporter les ingrédients manquants au jeu d’attaque anglais.

– « Il peut débloquer des choses » –

« Il impressionne tout le monde à l’entraînement avec tous les aspects de son jeu, a décrit jeudi Owen Farrell. Il a la capacité d’ouvrir les espaces, de contrôler les matches, de faire les bons choix. Il peut débloquer des choses. »

« Entre sa capacité à briser les défenses et son physique, je n’ai pas les mots pour dire tout le bien que je pense de Marcus », a encore vanté le capitaine.

La connexion avec George Ford, sur le banc samedi, était apparue évidente quand Smith a été servi au pied par son ouvreur pour aplatir seulement trois minutes après son entrée contre les Fidji, malgré une première défaite historique (30-22) pour le XV de la Rose.

Au commencement de son repositionnement à l’arrière, poussé par la presse britannique, une discussion avec l’entraîneur de la défense Kevin Sinfield. « Je pense que c’était Kev qui, en se promenant avec lui à la fin de l’entraînement, lui a dit +As-tu déjà pensé à jouer N.15?+, a raconté mardi l’entraîneur adjoint de l’Angleterre, Richard Wigglesworth. Et il a juste sauté sur l’occasion +J’adorerais essayer+. C’est son attitude. Il a une envie contagieuse et il veut jouer. »

« J’en ai marre de répondre à des questions à propos de Marcus », a enfoncé Kevin Sinfield vendredi celui l’ayant imaginé à l’arrière. « Il pourrait même jouer demi de mêlée, assure-t-il. J’ai hâte de le voir exploser sur la scène mondiale. »

© 2023 AFP

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