Le nouveau président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, mise sur 20% de licenciés en plus dans le sillage de la Coupe du monde en France et mise sur le rugby féminin notamment dans les quartiers prioritaires.
« On attend de cette Coupe du monde 20% minimum de croissance des licenciés », a fait savoir Florian Grill lors d’une conférence de presse à Pantin, sur les enjeux sociétaux et environnementaux du Mondial (8 septembre-28 octobre). « On s’est préparé à recevoir les nouveaux licenciés », a-t-il ajouté, faisant état d’une croissance de 30% des éducateurs dans les clubs.
« Le féminin se développe énormément à la FFR, on est passé de 8 à 12% et on voudrait monter largement au-dessus » avec « un objectif à terme de 100.000 licenciées », a-t-il aussi expliqué aux côtés de la ministre des Sports Amélié Oudéa-Castéra, des organisateurs du Mondial, de la Ligue nationale du rugby (LNR), et de World Rugby (fédération internationale).
Il a insisté sur le « rôle citoyen » et « éducatif » des clubs, avec la volonté de développer le rugby dans les quartiers. « Il y a 1.950 clubs, l’objectif c’est d’avoir, aujourd’hui il y en a à peu près 270, 400 clubs investis comme Pantin dans les quartiers prioritaires de la ville », a-t-il dit. « On vise 40% de filles dans ces quartiers », a-t-il ajouté.
« Objectivement ici, les gamins, ils connaissent plus le foot mais quand les filles s’approprient le rugby elles se construisent une indépendance, une autonomie et elles sont respectées », a-t-il mis en avant. Le club Rugby Olympique de Pantin, qui compte 100 licenciées sur 250, avait fait juste avant une démonstration de plusieurs ateliers avec des enfants, au pied des tours dans le quartier des Quatre Chemins.
« On est très content d’avoir reconstruit une relation très cordiale et professionnelle avec la FFR », a lancé de son côté, Jacques Rivoal, le président du Groupement d’intérêt public (GIP) France 2023, organisateur du Mondial (deux tiers FFR, Etat minoritaire).
Il faut dire que le rugby français a connu une année très tourmentée: départ du directeur général du comité d’organisation Claude Atcher, mis à pied pour son management brutal à l’automne dernier. Celui-ci est maintenant sous le coup de plusieurs enquêtes judiciaires (harcèlement moral, trafic d’influence et corruption notamment). Et a suivi la démission de Bernard Laporte de la tête de la fédération début 2023 après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis en décembre 2022 par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir noué un « pacte de corruption » avec l’homme d’affaires et président du club de Montpellier Mohed Altrad, une décision dont il a fait appel.
© 2023 AFP
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