Schmidt, l’atout Trèfle des All Blacks face à son ex-adjoint Farrell

L’arrivée de Joe Schmidt dans l’encadrement néo-zélandais à l’été 2022 pour épauler le très contesté sélectionneur Ian Foster a ravivé des All Blacks délavés. L’ex-entraîneur de l’Irlande, remplacé en 2019 par son adjoint d’alors Andy Farrell, s’annonce comme une des clefs du quart de finale du Mondial samedi (21h00).

« Joe en saura beaucoup sur ce que nous sommes, sur nos individualités », a reconnu en conférence de presse l’entraîneur de la défense irlandaise Simon Easterby.

« Mais on aura aussi une idée de ce qu’ils pourraient essayer de faire », a-t-il glissé. « C’est très équilibré et c’est une des intrigues du match. »

Sélectionneur du XV du Trèfle de 2013 à 2019, Schmidt a conduit en 2016 à Chicago la bande de Johnny Sexton vers son premier succès en 111 ans face aux All Blacks (40-29), en plus de trois sacres dans le Tournoi des six nations, dont un Grand Chelem. Six ans de mandat conclus par l’échec de la Coupe du monde 2019 et une élimination en quarts face aux All Blacks (46-14).

L’ex-entraîneur du Leinster (2010-2013) a d’abord été appelé lors de la tournée d’été 2022 pour préparer le premier match des kiwis contre l’Irlande, le sélectionneur néo-zélandais Ian Foster et ses adjoints étant positifs au Covid-19. A l’Eden Park d’Auckland, la rencontre avait tourné à la démonstration des kiwis (42-19), ensuite Schmidt n’avait pas fait le déplacement à Dunedin puis Wellington où le Trèfle s’est imposé, deux fois.

– « Il nous a beaucoup aidés » –

« C’est l’un des Goats des entraineurs (l’un des meilleurs de tous les temps, NDLR) », assure devant la presse le flanker Dalton Papali’i à propos de Schmidt, officiellement nommé, à l’issue de la tournée d’été 2022, entraîneur de l’attaque. « Il a une telle connaissance du jeu, et surtout, pour Mark (Telea) et moi, quand il a rejoint notre équipe de Super Rugby (les Blues, NDLR), il a vraiment fait la différence et il a fait des merveilles pour nous. »

« En particulier pour nous, les arrières, ce qui le distingue, c’est son travail d’observation des tendances dans l’attaque et la défense adverse », détaille le centre Rieko Ioane. « Trouver les derniers pourcentages faisant la différence n’est pas évident mais Joe facilite beaucoup l’expression du jeu tellement il le comprend. Il nous a beaucoup aidés. »

Notamment par son attention au jeu en première main et aux combinaisons travaillées avec force répétitions qui paient, comme le montrent les deux essais kiwis contre la France, intervenus immédiatement après des touches.

Même s’ils n’ont pu éviter la défaite face aux Bleus (27-13), Beauden Barrett et les siens ont opéré un redressement spectaculaire depuis l’arrivée de Schmidt, remportant cette année le Rugby Championship au prix d’un coup de force contre les champions du monde sud-africains (35-20) à Auckland.

– Irlandais lassés –

Très discret depuis le début de la Coupe du monde en France, Schmidt n’a pas paru une fois face à la presse. » Il a tout le temps des analyses vidéos à montrer si on en demande », raconte à sa place le demi de mêlée Aaron Smith. Alors il faut être prudent car on peut vite se retrouver bloquer vingt minutes », sourit-il. « J’ai vraiment apprécié son contact ces 18 derniers mois. »

Le trait d’humour est révélateur. Son obsession du détail, voire de la vétille, avait fini par lasser les Irlandais.

« Andy (Farrell) adopte une approche différente de celle des précédents managers que j’ai connus et je pense que c’est la bonne façon de faire », avait glissé, l’an passé, le demi-d’ouverture Johnny Sexton, interrogé sur les changements opérés par Andy Farrell, passé d’adjoint à sélectionneur en chef.

L’ancien demi d’ouverture irlandais Tony Ward assure que les retours reçus du groupe irlandais décrivaient une ambiance bien plus agréable.

« Il n’y a plus de peur et de regard par-dessus l’épaule, a-t-il livré à l’AFP. Ce qui rend l’environnement plus joyeux. » A condition de passer les quarts.

© 2023 AFP

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