Le quart de finale du Mondial-2023 entre la France et l’Afrique du Sud, dimanche au Stade de France, a nécessité, pour les sélectionneurs des deux équipes, un niveau de préparation stratégique « poussée à son paroxysme » et semblable à « un jeu d’échecs ».

« Pour bien connaître l’Afrique du Sud et son staff, s’ils sont champions du monde c’est qu’ils ont une approche tactique très pointue et très réfléchie. Ils sortent toujours une stratégie, un plan très bien étudié par rapport à l’adversaire. Ce n’est jamais le hasard qui les pousse à aligner une équipe », a expliqué le sélectionneur français Fabien Galthié.

« Préparer ces matches-là, c’est un niveau de stratégie poussée à son paroxysme. C’est parfait », a abondé le coach vendredi lorsqu’on l’interrogeait sur les choix tactiques opérés par les Sud-Africains Rassie Erasmus et Jacques Nienaber.

Le duo à la tête des Springboks avaient joué le premier coup de ce « jeu d’échecs » en début de semaine, en annonçant qu’ils dévoileraient leur équipe au dernier moment, eux qui avaient pris l’habitude de le faire le plus tôt possible.

« On essaye de ne pas jouer nos cartes trop tôt pour pouvoir décider si on va mettre sur le banc sept avants et un arrière ou si on va plutôt partir sur une option six-deux ou cinq-trois avec (les ouvreurs) Handré (Pollard) et Manie (Libbok) qui sont tous les deux disponibles », s’était justifié mercredi Rassie Erasmus, le directeur du rugby.

« Ça fait deux semaines qu’ils observent ce qui se passe. Je pense qu’ils nous connaissent très bien. Leur choix d’aligner une composition d’équipe un peu particulière avec quelques changements et leur choix d’un 5-3 est fondé, il est tactique, stratégique et réfléchi. C’est un jeu d’échecs » lui avait rétorqué Galthié, non sans malice, une fois la composition dévoilée.

– Cinq avants sud-africains remplaçants –

De fait, Erasmus et Nienaber ont pris tout le monde de court en titularisant Cobus Reinach et Manie Libbok à la charnière à la place de Faf De Klerk et Handré Pollard.

Tout comme ils ont surpris en plaçant trois arrières sur leur banc pour cinq avants, abandonnant pour le premier match à élimination directe le « 7+1 » et la garantie de faire rentrer cinq avants d’un coup vers l’heure de jeu.

« Il y a quelques changements qu’on n’a pas l’habitude de voir », s’est étonné le 3e ligne aile français Charles Ollivon. « Ils vont peut-être envoyer un peu plus de jeu que d’habitude. C’est ce qui nous vient à l’esprit quand on voit leur banc (…) Maintenant, ça ne va pas changer notre plan de jeu. Ils ont une tradition, c’est d’être très rugueux. On sait à quoi s’attendre qu’ils soient cinq, six ou sept avants sur le banc », a ajouté le flanker.

L’Afrique du Sud, championne du monde 2019 avec un jeu minimaliste fait de défi physique, d’occupation, de pression défensive et d’un bon buteur, a, face à la France, allégé sa charnière et son banc, pour le rendre plus aéré.

« Au vu de ce que va faire la France, pour nous, c’est la meilleure option » a tranché Nienaber.

– L’atout Macalou

Et c’est la France, qui du coup, a densifié son banc.

Fabien Galthié et ses adjoints ont aligné leur équipe-type, mais disposeront de six avants parmi leur remplaçants, pour deux arrières seulement, le troisième-ligne Sékou Makalou pouvant couvrir les postes de trois-quarts si besoin.

« Tactiquement, on ne va pas trop s’avancer sur ce que l’on a préparé pour dimanche », a prévenu Galthié.

« Sur la présence de Sékou, c’est pour pouvoir, selon le scénario et les stigmates, avoir différents leviers sur lesquels s’appuyer. Conserver de la puissance, de la vitesse, de l’impact et être présent sur le jeu aérien. On a des titulaires qui peuvent nous permettre de couvrir différentes options sans modifier fondamentalement notre organisation », a-t-il poursuivi.

Des deux côtés les recettes sont prêtes, reste désormais à les exécuter.

© 2023 AFP

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