L’Argentine, désormais entraînée par Michael Cheika et plutôt en regain de forme, peut légitimement viser le dernier carré de la Coupe du monde, après avoir atteint les demi-finales lors de deux Mondiaux disputés en Europe en 2007 et 2015.
Retour en arrière. En mars 2022, Mario Ledesma démissionne et le volcanique australo-libanais Michael Cheika est chargé de jouer les pompiers de service pour remettre à flots des Pumas qui enchaînent des résultats en demi-teinte, malgré une première victoire historique contre la Nouvelle-Zélande (25-15 à Sydney) en novembre 2020, en forme de trompe-l’oeil.
Les Pumas ont montré un visage plus séduisant sous l’ère Cheika, avec des triomphes qui frappent l’imagination comme leur première victoire en terre néo-zélandaise (25-18 à Christchurch), une démonstration contre l’Australie (48-17) ou encore un succès de prestige à Twickenham contre l’Angleterre (30-29).
Cet été, lors du dernier Rugby Championship, l’Argentine a été fidèle à sa tradition: une équipe affichant beaucoup de caractère, plutôt solide et féroce défensivement, dure à jouer, mais manquant d’imagination et de variété en attaque comme ce fut encore le cas lors de la pâle défaite contre les Springboks le 5 août (24-13).
« L’Argentine est connue pour avoir une défense et une conquête consistantes. Pour ce Mondial, l’équipe veut aussi être très efficace dans la zone des 22 mètres et marquer à chaque fois qu’elle rentre dans cette zone », prévient à l’AFP le talonneur Facundo Bosch.
Malgré des problèmes inhabituels en mêlée ou dans l’exercice du tir au but quand Emiliano Boffelli est absent, l’Argentine a démontré qu’elle avait de la ressource physiquement en terminant fort ses rencontres lors du Rugby Championship (défaite contre les All Blacks 41-12, succès en Australie 34-31 et défaite d’un point en Afrique du Sud 22-21).
– Fort contingent européen –
« L’Argentine a beaucoup souffert du Covid, de la dissolution des Jaguares, des résultats qui n’allaient pas et finalement il y a eu l’arrivée de Cheika et de Contepomi (comme entraîneur adjoint, NDLR). Je les vois dans une forme ascendante », juge à l’AFP Rimas Alvarez-Kairelis, ancien deuxième ligne des Pumas (44 sélections) qui fit tant de mal aux Bleus lors du Mondial-2007.
Les Pumas peuvent s’appuyer sur un fort contingent de joueurs expérimentés évoluant en Angleterre ou en Top 14 et qui connaissent bien l’atmosphère des stades de l’Hexagone: de la Fuente (Perpignan), Mallia et Chocobares (Toulouse), Lavanini (Clermont), Petti (Bordeaux) ou encore le pilier Sclavi (La Rochelle)…
Les Argentins, qui auront comme camp de base la station balnéaire de La Baule (Loire-Atlantique), n’auront pas trop d’un groupe élargi pour sortir d’une poule D finalement ouverte et assez homogène, en dehors du Chili, afin d’éviter leur déconvenue de 2019 où ils n’étaient pas sortis de leur poule, une première depuis 2003.
Les coéquipiers du capitaine Julian Montoya devront bien entamer leur compétition, avec un choc alléchant au Vélodrome contre une équipe d’Angleterre qui a réalisé une bien pâle préparation pour le début de la compétition le 8 septembre.
Défaite interdite ensuite face aux féroces joueurs des Samoas, qui ont failli battre l’Irlande en match de préparation (17-13), treize jours plus tard à Saint-Etienne le 22 septembre. Puis succès bonifié impératif contre leur voisin sud-américain chilien à Nantes le 30 septembre, avant de conclure pour un match peut-être décisif face au Japon le 8 octobre, toujours à La Beaujoire.
© 2023 AFP
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