Une ouverture qui porte un nom de finale. Le XV de France lance vendredi sa Coupe du monde par un sommet titanesque, face à la Nouvelle-Zélande, point de départ d’un défi immense: remporter un sacre historique le 28 octobre.
Dans un stade de France incandescent, l’affiche donne le ton entre deux formations qui ont déjà offert à la compétition des matches entrés dans sa légende (1999, 2007 et 2011).
D’un côté, la France, une équipe qui, après trois finales perdues (1987, 1999 et 2011), n’a jamais été aussi bien armée pour s’inviter dans le club fermé des nations sacrées; de l’autre les triples champions du monde, la nation reine du rugby.
Pour prouver qu’ils ont les moyens d’entrer dans ce cercle restreint des rois du monde, avec l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande (trois fois sacrées), l’Australie (2) et l’Angleterre (1), les hommes de Fabien Galthié entendent marquer les esprits.
Dans ce groupe A où, sauf immense exploit italien, les deux places qualificatives leur semblent promises, Bleus et All Blacks vont s’écharper avec pour enjeux la première place, mais aussi un ascendant psychologique et peut-être surtout un élan dans la compétition. L’ordre d’arrivée décidera de l’adversaire en quart, qui sera de toute façon redoutable: tenants sud-africains ou N.1 mondiaux irlandais, à moins que les Ecossais ne viennent jouer les coupeurs de tête.
Ce match d’ouverture, face à « un adversaire mythique » pour le N.8 Grégory Alldritt, le XV de France « attend ça depuis quatre ans », assure le demi de mêlée Maxime Lucu tandis que le troisième ligne Charles Ollivon « veut juste en profiter ».
Obnubilés, les coéquipiers d’Antoine Dupont? « On n’est pas loin de ça. C’est dur de passer à côté. On se prépare pour ça depuis quatre ans, c’est le match d’ouverture de notre Coupe du monde en France. Malgré ça, il faut arriver à avoir toujours un peu de détachement et de recul pour ne pas avoir ça dans la tête 100% de la journée », a admis le capitaine.
La démonstration de 2021
La route d’un tout premier sacre commence donc au stade de France, où les Bleus n’ont plus perdu depuis la venue de l’Ecosse (27-23), le 26 mars 2021, avant d’enchaîner sur neuf victoires. Dont une, historique par son ampleur, contre les all Blacks en novembre 2021 (40-25).
Mais gare. Les coéquipiers de l’arrière Beauden Barrett, meilleur joueur du monde 2016 et 2017, n’ont jamais perdu lors de la phase de poules d’une Coupe du monde. Ils se sont imposés à chacun des matches d’ouverture qu’ils ont disputés, en 1987 (70-6 contre l’Italie), en 1991 (18-12 devant l’Angleterre) et 2011 (41-10 face aux Tonga).
En 2007, lors du Mondial disputé en France, les Bleus, eux, s’étaient pris les pieds dans le tapis devant l’Argentine (17-12). Une énorme désillusion pour les hommes de Bernard Laporte.
Seize ans plus tard, les choses ont changé: les Kiwis restent sur une déculottée devant les Springboks (35-7) et ne semblent plus aussi impériaux qu’auparavant.
En manque de leaders capables de prendre les rênes, décrits comme « la pire équipe All Black de l’histoire », les hommes d’Ian Foster restent tout de même parmi les favoris même s’ils s’en défendent.
Confiance affichée
« La France est une des meilleures équipes du moment. Ca va être un match vraiment physique, ils ont des joueurs de qualité à tous les postes », a prévenu le troisième ligne Ardie Savea.
D’autant que le public du stade de France aura un rôle à jouer, comme en novembre 2021. « Il y avait une ambiance fantastique dans le public, la France a bien lancé son match, elle nous a mis en difficulté. On sait ce qui nous attend. Ça va être un événement extraordinaire et on ne voudrait manquer ça pour rien au monde. On sait que l’entame va être très difficile mais il va falloir y mettre la même intensité qu’eux », a déclaré Foster.
Le XV de France, lui, aborde la compétition avec une confiance affichée que rien ne semble ébranler, pas même les blessures (Ntamack, Baille, Danty, Willemse…), les polémiques (Haouas, Chalureau…), la défaite en Ecosse (25-21) lors d’un des quatre matches de préparation ou encore une défense moins impériale depuis quelques mois.
« C’est notre quarantième match. Quand on a débuté, nous avons fixé des règles assez simples sur une forme de vision et de sens: rassembler, fédérer et partager avec le rugby français et nos supporters », a expliqué le sélectionneur Galthié. Avec un seul objectif: le sacre suprême.
© 2023 AFP
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